AFRICINE .org
Le leader mondial (cinémas africains & diaspora)
Actuellement recensés
24 926 films, 2 562 textes
Ajoutez vos infos
Visages de femmes - Hommage à Désiré Niamkey ÉCARÉ (Côte d'ivoire)
FESPACO 2011
critique
rédigé par Annick R. Kandolo
publié le 12/04/2011
Désiré Niamkey ÉCARÉ (15 avril 1938 - Lundi 16 février 2008)
Désiré Niamkey ÉCARÉ (15 avril 1938 - Lundi 16 février 2008)
Visages de femmes
Visages de femmes

Visages de femmes (1985), est une interrogation sur les luttes émancipatrices des femmes africaines.
Au-delà du scandale suscité à sa sortie en Afrique, en 1985, et le prix
Fipresci (Fédération Internationale de la Presse Cinématographique)
obtenu au festival de Cannes, le long métrage Visages de femmes se veut un regard interrogateur sur les luttes émancipatrices des femmes africaines au lendemain des indépendances.

Dans Visages de femmes, Désiré ÉCARÉ dresse un portrait croisé de trois catégories de femmes.

N'Guessan, une jeune villageoise, trompe son mari avec un jeune fraîchement revenu de France. En tenant tête à son époux, le traitant de vieux incapable, N'Guessan tente d'afficher sa préférence, voire son droit d'afficher ses sentiments, à l'endroit du petit frère. Le plus cocasse est que le grand frère de ce dernier pense mordicus que sa
propre femme le trompe avec le jeune venant d'Europe.

En ville, une femme d'affaires est déterminée à obtenir un crédit bancaire pour élargir son champ d'action. Elle veut ouvrir un restaurant mais se voit confrontée à des obstacles. A côté d'elle, ses deux filles pensent n'avoir pour arme efficace que leurs charmes pour s'en sortir.

À travers ces visages de femmes, Désiré ÉCARÉ met en lumière la problématique de l'opportunité pour la femme africaine de lutter pour un avenir meilleur. Le réalisateur choisit de s'attarder sur les complaintes de la femme d'affaires face à l'avidité de sa belle-famille. Cela a pour conséquence d'afficher une certaine impuissance face à autant de difficultés qui empêchent son épanouissement social. Une impuissance perceptible aussi dans l'attitude de N'Guessan qui, à la limite, est condamnée à demeurer aux côtés d'un homme qu'elle n'aime pas.

Le questionnement du réalisateur se veut d'une grande pertinence et d'une dérision qui, ciblant les villageois et les deux filles, lui donnent encore plus de profondeur.
Toutefois, ces luttes valent bien la peine d'être menées. La voix off le dit si bien : "Allons faire comme les autres : danser". Le cinéma servant d'outil de réflexion sur les orientations des différentes luttes sociales, cet aspect du film a été malheureusement occulté au profit d'une séquence érotique.

Annick R. KANDOLO
(Burkina Faso)

Films liés
Artistes liés
Structures liées
événements liés