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Bullets over Brownsville, de Natural Langdon & Damon Diddit
De l'impact des médias dans la violence de nos cités
critique
rédigé par Charles Ayetan
publié le 20/04/2011
Charles Ayetan
Charles Ayetan
Bullets over Brownsville
Bullets over Brownsville
Bullets over Brownsville
Bullets over Brownsville
Poster Fespaco 2011
Poster Fespaco 2011

En compétition diaspora au FESPACO 2011, Bullets over Brownsville (Des balles sur Brownsville) de Langdon Natural et Diddit Damon (USA) décrie la violence et le banditisme dans les cités américaines...

Quatre histoires sur fond de violences physiques et psychologiques de personnages victimes d'un environnement hostile. De l'histoire d'Eva qui rêve de célébrité à celle du petit Donte persécuté par ses camarades de classe en passant par le cameraman passionné, chasseur d'images de toutes sortes, ce long métrage de 90 minutes dépeint la cité de Brownsville où tout est violence.

Le développement des technologies expose les jeunes à des dangers. La jeune Eva en fait l'amère expérience lors d'un casting à la suite de ses tchatches sur Internet au détriment de son honneur et de sa dignité. D'où l'éternel questionnement sur l'ambiguïté des relations entre les réalisateurs ou producteurs et les acteurs ou artistes. Le sexe est-il toujours le prix à payer ?

Par ailleurs, la violence est omniprésente dans les clips télévisuels. Le pauvre Donte, qui zappe sans fin sur les chaînes de télévision, deviendra meurtrier à moins de 10 ans !

Si le film traite de la violence, ce n'est pas pour le plaisir de la montrer mais pour interpeller le spectateur. Certes, nous sommes ici dans un style parfaitement hollywoodiens : champs contrechamps, incrustations, fondus au noir, etc. Mais l'introduction d'un regard différent à travers les images en noir et blanc tournées par le cameraman passionné permet de montrer la violence avec un certain recul.
La tension est maintenue par des crashs sonores marquant les transitions entre les différentes scènes. Mais la violence dans ce film n'est-elle pas l'expression de la réalité ?
C'est aussi ce que défendait Zippy Nyaruri, réalisatrice et scénariste kenyane, au cours du débat qui a suivi le film. Le double jeu de caméra fait hésiter entre documentaire et fiction renforce cet effet de réel, comme le soulignait le réalisateur mozambicain Fonseca Mickey. En jouant ainsi du recul apporté par ce second regard, Langdon Natural et Diddit Damon ne nous vendent pas du spectacle racoleur, mais ils mobilisent notre réflexion.

Charles Ayetan
Togo

A version of this article appeared in print on March 02, 2011, on pages 1 & 4 of the Ouagadougou edition (Bulletin Africiné n°14).
Article paru le Mercredi 02 mars 2011, Bulletin Africiné n°14 - Ouagadougou (Burkina Faso), FESPACO 2011 - n°3, pp. 1 & 4.
avec le soutien d'Africalia (Belgique), du Ministère des Affaires étrangères (France) et d'Africultures (France).

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