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Khouya (Yanis Koussim, Algérie)
La tyrannie du grand-frère
critique
rédigé par Sid-Lamine Salouka
publié le 23/04/2011
Sid-Lamine Salouka
Sid-Lamine Salouka
Yanis Koussim, réalisateur
Yanis Koussim, réalisateur
Khouya (Yanis Koussim, Algérie)
Khouya (Yanis Koussim, Algérie)
Scène de Khouya
Scène de Khouya
La mère, scène de Khouya (Mon frère)
La mère, scène de Khouya (Mon frère)
Scène de Khouya
Scène de Khouya
Samia Meziane, actrice dans Khouya (Mon frère)
Samia Meziane, actrice dans Khouya (Mon frère)
Anya Louanchi, actrice dans Khouya (Mon frère)
Anya Louanchi, actrice dans Khouya (Mon frère)
Yanis Koussim, réalisateur de Khouya (Mon frère), Compétition Fespaco 2011.
Yanis Koussim, réalisateur de Khouya (Mon frère), Compétition Fespaco 2011.

Il est toujours judicieux de se plonger dans le monde du court-métrage. Dépassée la simple notion d'école du cinéma, on est finalement en droit d'analyser les fulgurances de ce format en le remettant à sa place : celle d'une ou plusieurs véritables intentions de cinéma. En cela, Khouya (Yanis Koussim, Algérie) et Noce de coton (Gérard Désiré Nguélé Amougou, Cameroun) ne dérogent pas à la règle.
Focus sur la matinée du 1er mars 2011 où la compétition du court officiait...

Dans les sociétés patriarcales, la femme est épouse et mère. La fille
n'est, elle, qu'une poupée qui passe d'une famille à l'autre au travers du mariage. Elle n'a ni à penser, ni à donner un avis, les hommes s'en chargent.

Tarek, qui a hérité de l'autorité de son père, se sent investi de la mission quasi-divine de protéger l'intégrité de ses soeurs. Au nom d'un prétendu code de l'honneur, il régente la vie de la famille avec une brutalité inouïe. Sa mère elle-même ne peut pas calmer ses colères car elle n'est à ses yeux qu'une femelle comme une autre.

Avec force coups de poings et coups de pieds, Tarek transforme l'appartement familial en un camp de concentration.
Il a également la haute main sur les biens matériels. Pourtant, les précieuses soeurs veulent vivre : elles voudraient foncer droit dans la nuit sur une moto puissante, les bras noués autour d'un garçon ou, tout simplement danser, bouger son corps comme un bien qui leur appartient en propre.

L'enfermement de la tradition et de la religion, de plus en plus pesant, conduisent au drame. C'est la mère qui mettra fin à cette tyrannie, oubliant tous les principes de la soumission venue du fond des âges.
L'intensité du drame qui va crescendo fait de Khouya, un court métrage extrêmement construit qui interpelle le spectateur sur certaines violences silencieuses qui perdurent dans le cercle familial.

Sid-Lamine SALOUKA
Burkina Faso

Article paru le Mercredi 02 mars 2011, en version papier : Bulletin Africiné n°14 - Ouagadougou (Burkina Faso), FESPACO 2011 - n°3, p. 3.
avec le soutien du FESPACO, d'Africalia (Belgique), du Ministère des Affaires étrangères (France), d'Africultures (France).

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