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FESPACO 2011 : la femme est encore au coeur de la programmation !
critique
rédigé par Charles Ayetan
publié le 23/04/2011
Charles Ayetan
Charles Ayetan
Fespaco 2011
Fespaco 2011
Visages de femmes
Visages de femmes
Le Voyage à Alger
Le Voyage à Alger
Mona Zaki dans Femmes du Caire (Raconte Scherazade, raconte)
Mona Zaki dans Femmes du Caire (Raconte Scherazade, raconte)
La Place
La Place
Mata Gabin, actrice principale de La métaphore du manioc
Mata Gabin, actrice principale de La métaphore du manioc
La Place
La Place

A-t-elle changé depuis 25 ans ?
Depuis N'Guissan de Visages de femmes de Désiré Ecaré (Côte d'Ivoire, 1985), présenté dans la catégorie hommage posthume, qui avait fait scandale à l'époque, au point que le film fut interdit ? La fameuse scène d'amour dans le marigot prenait sens parce qu'elle magnifiait l'émancipation des femmes à laquelle appelait le film, des femmes que l'on verra faire du karaté dans la deuxième partie !

On retrouve cette détermination dans Voyage à Alger d'Abdelkrim Bahloul (Algérie) avec le personnage remarquablement incarné par Samia Meziane : une mère brave et déterminée dans la lutte pour la prise en charge de ses six enfants. "Ta mère vaut des milliers d'hommes", dit un militaire à la veuve du "Chahid" (martyr). La bravoure de cette femme est mise en exergue dans l'image finale du film, un plan large où la mère apparaît aussi grande que l'arbre devant lequel elle se trouve et au pied duquel est enterré son mari combattant de l'indépendance algérienne. Cette mère n'a pas la langue dans sa poche !
Car la volonté de tant de films est de leur rendre la parole.

Ainsi en est-il de la jeune Leyla du court métrage Tabou de Meriem Riveill (Tunisie). Pour briser le tabou qui bloque sa sexualité, il lui faut non seulement arriver à dire les choses mais aussi à vivre cette libération dans son propre corps.
Ce dit et ce non-dit des femmes mais aussi la trame du long métrage Raconte Sheherazade raconte de Yousri Nasrallah (Egypte). Un cercle de confiance se crée sur les plateaux de télévision où le silence se mue en paroles : Hebba, l'animatrice intrépide, offre l'opportunité aux femmes de s'exprimer. Et voilà la violence faite aux femmes qui s'exprime, multiforme et multidimensionnelle, à commencer par celle que subit l'animatrice dans son propre couple. A travers l'amour, la vie conjugale, la vie professionnelle, les passions, s'affirme aussi un vision de la politique, de l'injustice, de la corruption.

Cette violence est très radicalement dénoncée notamment dans Khouya, mon frère de Yanis Koussim (Algérie) où les femmes sont carrément battues par un frère qui se prend pour le roi.

La comédie musicale Essaha (La Place) de Dahmane Ouzid (Algérie) met avec humour en scène et en musique l'opposition hommes/femmes.
Quand les femmes s'insurgent contre les ambitions d'hommes politiques et d'affaires véreux pour défendre l'espace collectif du quartier, la place publique, elles s'organisent entre elles et s'imposent face aux hommes, luttant ainsi pour l'affirmation de leur place dans la société. Elles se trouvent cependant confinées dans leur rôle classique de séductrices.
Cependant, la femme qui séduit n'est pas forcément le plan idéal dans La métaphore du manioc de Lionel Méta (Cameroun) où l'inénarrable Mata Gabin ne veut quitter le taxi qui l'emmène à l'aéroport que s'il l'amène à destination, en Amérique !

Charles Ayetan
Togo

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