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Ecrans noirs - Sortir du ronron
La chronique de Jean-Marie Mollo Olinga. Ça tourne.
critique
rédigé par Jean-Marie Mollo Olinga
publié le 29/06/2011
Jean-Marie Mollo Olinga
Jean-Marie Mollo Olinga
Ecrans Noirs 2011
Ecrans Noirs 2011

Et de 15 ! C'est l'âge des Ecrans noirs, le plus grand festival de cinéma d'Afrique centrale. Un bel âge, en somme, celui de l'énergie débordante, de l'impétuosité, de la truculence. Un âge où on a envie de faire des tas choses, où on croit même souvent bien faire celles que l'on fait, mais un âge où, si l'on est mal conseillé, si on ne l'est pas du tout, ou alors si l'on n'écoute pas les conseils, on court le risque de faire du sur-place.

Il y a 15 ans, quelle n'était la satisfaction de ses géniteurs de voir le visage de ce nouveau-né auquel beaucoup n'y croyaient pas ! Et puis, il a grandi, grandi, tant et si bien que parce que des bras s'étendaient à l'infini pour le porter, il s'était donné à eux, corps et âme. Pendant une décennie, il leur avait permis de se rencontrer, autour de films, tout simplement à regarder. Quand ils ne s'adonnaient pas à des discussions oisives de vacanciers dont certains venaient de la lointaine Europe, ils farnientaient aux côtés des belles de nuit de chez nous. Le festival, c'était aussi cela !

Un jour, voyant s'installer le ronronnement, son promoteur décida de lui donner un second souffle. Une compétition fut créée, et des colloques autour de thèmes relatifs au cinéma vinrent renforcer la programmation. Cependant, comme en panne d'imagination, cette programmation ne brilla guère par ses innovations ; bien au contraire, elle servit du réchauffé aux festivaliers. On radota donc avec un thème passé au crible au même festival deux ou trois ans plus tôt, quelque chose dans le genre "adaptation des oeuvres littéraires au cinéma", ou bien "cinéma et littérature". L'année suivante, c'est des redites qu'on servit, parce que "le cinéma africain et ses acteurs" (les acteurs qui rentrent effectivement dans la chaîne de fabrication d'un film sont très nombreux) avait déjà été scruté au Fespaco quelques années auparavant, sous une autre forme : "Le cinéma africain et ses comédiens". Est-on vraiment allé chercher très loin ?

Par ailleurs, il est à relever, pour le déplorer, l'indolence dans l'organisation de ce festival, surtout cette année. Les spots radios et télés ne crèvent pas les tympans, les affiches et banderoles n'ont été accrochées qu'il y a peu, et la liste des films, disponible depuis le début de la semaine, n'indique pas, à deux jours du début du festival, où l'on va projeter tel ou tel film. De plus, les jurys, pour un festival doté d'une compétition, ne sont pas connus, la veille de son ouverture. Après 15 ans de pratique, l'organisation d'un festival de cet ordre se doit d'être professionnelle.

Jean-Marie Mollo Olinga
Journaliste, critique de cinéma

Article paru dans Mosaïques, Yaoundé - ÉDITION SPÉCIALE Nº 001 du 18 Juin 2011, page 3.

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