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Les veuves volontaires, d'Alphonse Béni
En finir avec nos maris
critique
rédigé par Mathias Mouendé Ngamo
publié le 22/08/2011
Alphonse Beni, réalisateur
Alphonse Beni, réalisateur

Les veuves volontaires, le dernier film d'Alphonse Béni, vient de sortir.

Le film "Les veuves volontaires" du réalisateur camerounais Alphonse Béni a été projeté en avant-première le 29 juin 2011, dans la salle de spectacle de Douala- Bercy. C'est une fiction de 90 minutes dans laquelle le cinéphile a de la peine à se retrouver. Il est à chaque
fois prisonnier du cadre fermé d'une histoire dont le fil peut lui échapper à tout moment. Quelques clichés d'espaces ouverts tels que le "Rond-point de la Douane" à Akwa ou le pont sur le Wouri permettent de s'échapper un peu de ces espaces tout aussi fermés
dans lesquels se déroulent la plupart des scènes (domiciles et chambres d'hôtel). Avec des flash-backs, le réalisateur réussit à restituer le public dans la trame de l'histoire. Mais quelques erreurs dans les mixages d'images et dans le bruitage amènent le public à consommer le film dans un rythme un peu plus lent que celui du déroulement des évènements.
Prêtes à tout, ces veuves volontaires ont pour décor Douala, ville cosmopolite. On comprend alors le choix des tenues extravagantes
de quelques figurantes, habillées en "Dvd" (seins et cuisses dehors), une signature retrouvée dans des précédentes réalisations de Béni. Le film relate le vécu de Sylvia (Monique Patow), Mado (Dovie Kendo) et Julienne (Maryza Yat), trois amies libertines réprimées au quotidien
par leurs époux. Elles décident de se libérer du fardeau que représentent leurs conjoints pour être libres de tout mouvement. La plus courageuse, Sylvia, engage un tueur à qui elle promet 230 000 Fcfa par homme à éliminer. Marc (Gérard Essomba), le dernier sur la liste, semble plus coriace. Et comme par enchantement, Julienne renonce à leur plan machiavélique et se réconcilie avec son homme.
On reconnait dans le jeu de Gérard Essomba le professionnalisme de ce vieux de la vieille. Il incarne un personnage franc parleur et ferme, atouts propres à sa personne. Dovie Kendo se fait aussi remarquer. Elle se glisse avec brio dans son rôle de "femme pleureuse". Alphonse Béni luimême fait partie du casting aux cotés des comédiens connus tels que Ebénezer Kepombia et Man no lap, sans oublier l'un des pionniers du cinéma camerounais, Jean-Pierre Dikongue Pipa. Joseph Feutcheu, l'ex-président d'une équipe de football, y fait aussi une brève apparition.

On peut cependant décrier un manque de naturel dans le jeu de certains acteurs. Le langage utilisé dans le film n'est pas détaché du vécu des "ghettos" de Douala. Même s'il est courant, on bascule plusieurs fois dans le registre familier. L'oeuvre d'Alphonse Béni est centrée sur les techniques de gros plans et de plans rapprochés. Le réalisateur a choisi de donner de l'importance aux traits du visage qui expriment, dans son nouveau film, le désespoir, la détermination ou la joie.

Mathias MOUENDÉ NGAMO

article paru dans la revue Mosaïques. Arts et cultures du Cameroun (Yaoundé), - N°009 - Août 2011, page 9.
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