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18 jours
Décompte de la révolution égyptienne
critique
rédigé par Michel Amarger
publié le 03/09/2011
Michel Amarger
Michel Amarger
18 jours
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IN AND OUT \ INTÉRIEUR/EXTÉRIEUR (Yousry Nasrallah) - داخلى خارجى
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Quand le déluge survient (Mohamed Aly)
Quand le déluge survient (Mohamed Aly)
18 jours
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LM Fiction avec 10 courts-métrages de 10 réalisateurs, Egypte, 2011
Sortie France : 7 septembre 2011

Les mobilisations populaires en Egypte ont conduit au départ du président Moubarak et ouvert des brèches. La communication par le net, bien que perturbée ponctuellement par le pouvoir, a excité les revendications et favorisé les rassemblements. Les images prises au mobile sur la place Tahrir ont fait le tour du pays et même le tour du monde. Le cinéma ne pouvait rester insensible à ce feu d'artifice. Un collectif de réalisateurs mobilisés a voulu porter le flambeau du 7 ème art dans la révolution en signant son décompte par 18 jours.
Le film réunit dix courtes fictions, signées par des auteurs réputés comme Yousri Nasrallah (Femmes du Caire, 2009), Marwan Hamed (L'immeuble Yacoubian, 2005). Avec eux, Sherif Arafa, Kamla Abu Zikry, Mohamed Aly, Sherif El Bendary, Khaled Marei, Mariam Abou Ouf, Ahmad Abdallah, Ahmed Alaa assemblent des vues, tournées Place Tahrir en janvier et février 2011, des plans captés à la télévision avec des séquences mises en scène à chaud. Le tout permet de prendre la température de la révolution mais aussi de prendre le pouls du cinéma dans le pays.

La retransmission des événements à la télé sert d'axe à Rétention (Sherif Arafa) où patients et détenus d'un asile psychiatrique se révèlent face au petit écran. Les infos ponctuent Ashraf Seberto (Ahmed Alaa) pendant qu'un coiffeur transforme sa boutique en hôpital pour soigner les manifestants. Les nouvelles passent par la radio dans Révolution Cookies (Khaled Marei) où un diabétique peureux se cloître dans son magasin. D'autres assistent surtout aux événements en regardant leur ordinateur tel le héros de Fenêtre (Ahmad Abdallah) qui vibre en épiant sa voisine à la dérobée avant de la rejoindre dans la rue.
Les manifestations servent de déclic à la prise de conscience des protagonistes. Ainsi une vendeuse de thé élargit son horizon dans Création de Dieu (Kamla Abu Zikry). Mais certains sont tentés d'en tirer profit avec Quand le déluge survient (Mohamed Ali) où des marginaux font commerce de drapeaux et de photos de Moubarak. La plupart des fictions s'ouvrent aux turbulences de la rue. Dans Couvre-feu (Sherif Bendary), un garçon et son grand-père naviguent entre les barrages militaires. Pour tous, la vie bascule comme dans Tahrir 2.2 (Mariam Abou Ouf) où deux personnes s'exposent en convergeant vers la place du Caire. L'opposition entre l'espace intime, familial, traditionnel, et les bouleversements de la rue est soulignée par Intérieur/Extérieur (Yousry Nasrallah). Mais le lien entre les deux modes trouve sa résolution dans l'évolution des êtres et l'union de la rue.





Le début du programme de 18 jours paraît marqué par la gravité et même la surcharge dramatique avec 1919 (Marwan Hamed) qui s'attache aux interrogatoires d'un révolutionnaire emprisonné Mais la truculence orientale pointe dans quelques histoires et culmine dans Ashraf Seberto. Il conclut le film par une fin ouverte sur l'émancipation et le choix. L'intrusion de la révolution dans la vie de gens ordinaires semble pour les cinéastes une manière de les faire évoluer. Plus prompts à en mesurer les effets qu'à en poursuivre les causes, les auteurs de 18 jours misent sur la révolte populaire comme sur un catalyseur d'action.
Certains la cadrent de front avec bonheur comme Yousri Nasrallah dans Intérieur/Extérieur, d'autres en captent les contours tel Ahmad Abdalla avec Fenêtre. Pourtant au final, l'ensemble paraît lourd, attestant que la réalité des innovations n'est pas soluble dans l'expression du cinéma. La qualité esthétique des éléments de 18 jours, la souplesse des caméras numériques, l'apport de vedettes et la détermination des réalisateurs n'éclipsent pas la force de l'histoire qui s'est jouée place Tahrir. Sa présence éclaire le film lorsque les cinéastes ne cherchent pas à dramatiser davantage des situations déjà dramatiques, habitées par le souffle prometteur de la révolution en marche.

Vu par Michel AMARGER
(Afrimages / RFI / Médias France)

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