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Double Face, de Rostand Wandja...
Et si tout commençait à la fin ?
critique
rédigé par Paul Steve "Stevek" Kouonang Kouomo
publié le 11/12/2011
Paul Stevek (Africiné)
Paul Stevek (Africiné)
Le réalisateur (Rostand Wandja) et l'actrice principale (Marina Fouda)
Le réalisateur (Rostand Wandja) et l'actrice principale (Marina Fouda)
Double Face
Double Face
Sur le tournage de Double Face
Sur le tournage de Double Face
Sur le tournage de Double Face
Sur le tournage de Double Face

Avec Double Face, Wandja Rostand signe sa première oeuvre cinématographique, le premier pas sur la route longue et non moins sinueuse qui mène au paradis des réalisateurs accomplis. Etudiant en production et réalisation à l'ISCAC, il n'a pas attendu d'avoir lu tous les bouquins pour se lancer, aussi vrai que dans ce métier, la pratique vaut mieux que la leçon (évangélique)...

Double Face c'est peut-être d'abord cette affiche belle comme on n'en a plus vu au Cameroun presque depuis Mathusalem. C'est l'histoire (eh oui ! l'histoire) d'un jeune homme qui... non, disons plutôt celle d'une jeune femme qui... ou mieux encore celle d'un jeune couple qui s'aime tellement qu'ils en sont à se bécoter sur des bancs publics. Seulement, la demoiselle se prostitue sous l'impulsion presque militaire de sa mère à l'insu de son Jules qui ne tarde pas à le découvrir... Le réalisateur-scénariste n'a visiblement pas, pour ce premier jet, inventé le fil à couper le beurre pour ne pas dire la pellicule.
Un scénario certes banal mais qui fait partie de ces petites sauces qu'on avale toujours avec le même plaisir, même si on sait à quoi s'attendre. La jeune équipe faite de jeunes à 99,99% - pour ne pas dire 100% - a réussi à nous servir un film qui se raconte de façon fluide, avec des plans, des cadrages, un son (hummm, le son) et des lumières qui contribuent bien à la compréhension du bébé cinématographique.
Double Face a rassemblé pour le casting des visages connus et qui commencent à être récurrents : Kelly NTEP (La Tcham, co-réalisateur de La Witch - meilleur scénario Yaoundé Tout Court 2010), Ze Messina Léonce (2011, rue des pays du sud de Narcisse Wandji) aux côtés de Deneuve Djobong, Gaby Fommogne (eux très connus). On regrettera que le jeu de Deneuve perde un peu de sa consistance (bastonnade) alors qu'elle était (bien) entrée dans la scène ; NTEP lui vole presque la vedette avec un passage de quelques secondes.

Une belle histoire qui rentre certainement dans les 36 situations dramatiques de Georges BOLTI mais qui nous laisse un arrière goût pas très agréable. En effet, au moment où on s'attend à ce que le film commence, quand le problème (le vrai) est enfin posé, on a droit au synthé de fin. C'est ce que j'appellerai ici un film-exposition. Il s'achève au début ! Quelle que soit la durée d'un film, on devrait sentir une situation et une ou des péripétie(s) qui font avancer l'intrigue. La multiplicité des points de vue n'est pas pour faciliter la lecture la plus simple du scénario. Ce dernier reste le talon d'Achille de cette œuvre. Mais le fond laisse présager un futur pour le moins intéressant à ce jeune réalisateur en herbe dont on connait l'humilité, la rigueur dans le travail et l'engagement. Le tout, bien sûr saupoudré d'un zeste important de passion.

Double Face, un film qu'il faut regarder pour être témoin de l'histoire car celle-ci n'est réellement belle que lorsqu'on connait les premières pages.

Paul Stevek

** sur 5

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