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Kedach ethabni (Combien tu m'aimes), de Fatma-Zohra Zamoum
Un film très touchant sur les sentiments
critique
rédigé par Seltana Hamadouche
publié le 05/07/2012
Fatma-Zohra Zamoum, réalisatrice de Kedach ethabni (Combien tu m'aimes)
Fatma-Zohra Zamoum, réalisatrice de Kedach ethabni (Combien tu m'aimes)
Racim Zennadi (Adel)
Racim Zennadi (Adel)
Adel entre ses parents : Safia (Louiza Habani) et Rachid (Noureddine Alane)
Adel entre ses parents : Safia (Louiza Habani) et Rachid (Noureddine Alane)
Adel (Racim Zennadi)
Adel (Racim Zennadi)
Adel entre ses grands-parents : Khadidja (Nadjia Debbah-Laaraf) et Lounès (Abdelkader Tadjer).
Adel entre ses grands-parents : Khadidja (Nadjia Debbah-Laaraf) et Lounès (Abdelkader Tadjer).
Grand-mère Khadidja (Nadjia Debbah-Laaraf)
Grand-mère Khadidja (Nadjia Debbah-Laaraf)
Grand-père Lounès (Abdelkader Tadjer).
Grand-père Lounès (Abdelkader Tadjer).

Coproduit par le Maroc, le deuxième long métrage de l'Algérienne Fatma-Zohra Zamoum est en compétition à la 15ème édition du Festival du Cinéma Africain de Khouribga - FCAK 2012 - au Maroc (du 30 juin au 07 juillet 2012).
Sorti en salles en France le 25 avril 2012, le film est distribué par Les Films à Fleur de Peau (Paris, Franck Llopis).

Rachid, dépose son fils de 8 ans, Adel, chez ses parents Lounès et Khadidja, lui promettant de revenir le chercher dans la semaine. Or, son séjour chez ses grands-parents se prolonge. Et c'est ainsi qu'il découvre l'univers de ces derniers qu'il n'a pas vu depuis plusieurs années.
Lounès, amateur d'ornithologie, l'emmène au zoo et au marché tandis que Khadidja lui fait partager son quotidien de femme au foyer. Si Lounès évoque les principes moraux qui forgent la personnalité d'un homme (la fidélité, l'autorité…), la relation qu'entretient Khadidja avec son petit-fils est plus affectueuse, plus tendre.



Le film foisonne de thèmes qui sont au cœur des préoccupations des Algériens : le chômage, la place de la femme, le divorce, l'infidélité, les rapports du genre, la société algérienne patriarcale, etc. Or, ces thèmes sont survolés sans jamais être approfondis.
D'autre part, les ambiguïtés demeurent quant à la situation des personnages. Ainsi, les causes de la séparation des parents ne sont pas claires, alors qu'elles auraient pu être mieux approfondies par le scénario. Sur l'issue de la relation entre les deux jeunes diplômés, elle n'est pas bien définie. D'après les sous-entendus de Lounès, on suppose que la séparation est due aux infidélités du mari.

Le parti pris de F.-Z. Zamoum est de suivre la désagrégation de la cellule familiale à travers ses répercussions sur un jeune enfant. Celui-ci va si mal qu'il en tombe malade, refusant de se nourrir et de se lever. Adel, coupé de ses repères, de sa maison et de son école est parachuté dans un monde d'adultes, sans qu'il n'en comprenne ni les raisons ni les aboutissements. Reste les grands-parents impuissants, ne sachant comment redonner le sourire à cet être innocent.

Et si ce film était tout simplement un film sur les sentiments ? En effet, il est beaucoup question d'amour dans ce film : le sentiment amoureux que partagent les jeunes diplômés, l'amour des grands-parents pour Adel, l'amour maternel, etc. Dès le premier jour, Khadidja demande à son petit-fils : "Combien tu m'aimes ?". À la fin, elle lâche : "Tu ne m'aimes plus et je ne peux t'en vouloir, ce n'est pas toi, c'est la fièvre …".



En somme, bien que trop lisse et trop conventionnel, ce film reste très touchant. La chanson de Noureddine Alane sur le chardonneret - cet oiseau enfermé, chantant la nostalgie des jours de liberté - accompagne et accentue la détresse de cette famille algéroise de classe moyenne.

Seltana Hammadouche

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