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Entretien avec Martina MALACRIDA, Responsable de la Section Open Doors du Festival du Film de Locarno
"Non pas une absence d'idées, mais un manque de moyens"
critique
rédigé par Tahar Houchi
publié le 25/08/2012
Martina Malacrida, Responsable Open Doors
Martina Malacrida, Responsable Open Doors
Tahar Houchi (Africiné)
Tahar Houchi (Africiné)
Locarno 2012
Locarno 2012
Fragments de vies, de Laza (Madagascar).
Fragments de vies, de Laza (Madagascar).
Faso Fani, de Michel K. Zongo (Burkina Faso)
Faso Fani, de Michel K. Zongo (Burkina Faso)

Le programme Open doors a 10 ans. Cela a été célébré par un spot publicitaire qui a tourné en boucle durant le festival. Quel est le bilan de cette décade ?

En ce qui concerne les zones géographiques de la partie du sud de l'Est du monde, on a presque fait le tour. Cela ne signifie pas que l'on lorgnera plus jamais sur cette région. On reste attentif. Mais chaque année, notre regard change. En parlant de chiffres, durant cette décade, 134 projets ont été présentés dont une quarantaine ont été finalisés.

Cette année, c'est l'Afrique subsaharienne qui est invitée. Qu'est-ce qui a motivé ce choix ?

En tant qu'historienne du cinéma, j'avoue que je connaissais peu cette région. Je trouve que c'est le bon moment de regarder un peu ce qui se passe dans cette région. Certes, il y a une activité cinématographique dans la région, mais on n'a pas vu de films importants percer dans les festivals internationaux. Exception faite, pour cette année durant laquelle le Sénégal a pu s'imposer avec deux films aussi bien à Cannes (La Pirogue de Moussa Touré) qu'à Berlin (Aujourd'hui d'Alain Gomis).

Tout cela dénote non pas une absence d'idées, mais un manque de moyens. A travers les Open doors nous cherchons à aider dans ce sens.

En parlant d'idées, vous avez reçu combien de projets pour cette édition ?

Nous avons reçu 213 projets. On en a retenu 12. On aurait voulu prendre 15, mais le budget ne le permettait pas.

Quel est le fil conducteur de ces 12 projets retenus ?

La qualité et l'enthousiasme des porteurs de projets. Sur le plan thématique, on a remarque une rupture avec l'ancienne thématique dominante que l'on retrouve chez l'ancienne génération, à savoir la critique de la colonisation au profit de la mise en valeur des problèmes de la jeunesse.
Du coup, on retrouve une similitude avec les jeunes européens : problème de la femme dans la société, la ville, l'identité etc.

Qu'en est-il des critères de sélection ?

Ce sont essentiellement des critères artistiques dont l'écriture scénaristique. Aussi, nous nous basons sur la faisabilité du projet qui se traduit avec un budget réaliste.

Beaucoup pensent qu'en Suisse, il n'y pas d'argent pour les cinéastes étrangers…

Cela n'est pas vrai. Il existe le Fonds Sud-Est qui finance directement des projets dans divers pays. C'est un fonds suisse qui est alimenté par le Département fédéral des affaires étrangères, via son département de la Direction du développement et de la coopération (DDC), et auquel on peut postuler directement via internet. Le comité donne des aides allant de 10'000 CHF à 50'000CH.

Quelle est la différence entre le fonds Sud-Est et les divers fonds européens ?

La principale c'est que l'argent que l'on reçoit de ce fonds suisse est destiné directement aux producteurs. Contrairement aux autres fonds européens, vous n'avez pas besoin d'avoir un producteur suisse pour les toucher.

Cette année, le Prix Vision Sud-Est d'un montant de 50'000FCH (45.000€), initialement destiné à la production d'un seul projet présenté dans les Open Doors, a été divisé en plusieurs. Quels sont les heureux lauréats ?

Oui, le jury a décidé de partager le prix, afin d'aider le maximum de projets. Les lauréats sont :

- 10000FCH (8.323€) à Fragments de vies de Laza (Madagascar).

- 10'000FCH (8.323€) à Faso Fani, la fin du rêve de Michel K. Zongo (Burkina Faso), produit par Christian Lelong (France).

- 15'000FCH (12.484€) à La prochaine fois, le Feu de Mati Diop (Sénégal), produit par Judith Lou Levy (France).

- 15'000 FCH (12.484€) à Ladji Nyè (L'œil de Ladji) de Daouda Coulibaly (Mali), produit par Souleymane Cissé (Mali).

Entretien réalisé à Locarno par Tahar HOUCHI

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