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Développement du secteur cinématographique : L'Etat encourage le secteur privé à y investir
critique
rédigé par
publié le 11/12/2012
Abdoul Aziz Mbaye, Ministre sénégalais de la Culture, à la tribune de l'Assemblée Nationale
Abdoul Aziz Mbaye, Ministre sénégalais de la Culture, à la tribune de l'Assemblée Nationale
Fatou Kiné Sène (Africiné)
Fatou Kiné Sène (Africiné)

L'alimentation du fonds d'aide à la promotion du cinéma n'est pas pour demain. Le ministre de la Culture a estimé |ce jeudi 07 décecembre] devant les députés lors du vote du budget de son département qu' "on en arrivera avec le temps". Abdoul Aziz Mbaye a toutefois invité les privés à investir dans le 7e art.

L'état du cinéma sénégalais a été |ce jeudi 07 décecembre] l'un des points majeurs des débats à l'Assemblée nationale lors du vote du budget du ministère de la Culture qui a connu une baisse de plus de trois milliards et demi (3 624 282 800 francs Cfa) en valeur absolue et 34,57 % en valeur relative. Pour le ministre Abdoul Aziz Mbaye, "nous devons profiter du renouveau du cinéma qui vient de nous valoir des distinctions pour appuyer ce secteur". Pour lui, le cinéma n'est pas mort au Sénégal contrairement à ce que soutient le député Modou Diagne Fada. Abdoul Aziz Mbaye a invité le secteur privé à investir dans le 7e art. "Il faut encourager le développement des salles de cinéma, lieu d'intégration de la jeunesse de partage, il faut encourager le secteur privé à y revenir de façon forte", fait savoir le ministre aux élus du peuple. Déjà, dit-il, "il y a des projets de constructions de salles de cinéma sur la corniche". Selon le ministre, le Sénégal a reçu des propositions pour l'organisation en 2013 de manifestations cinématographiques, notamment le festival du cinéma Noir et la remise du Prix du film francophone. "Ces occasions pourraient être mises à profit pour redynamiser le secteur", indique-t-il.

Concernant l'alimentation du fonds d'aide à la promotion cinématographique et l'application de la loi sur le secteur voté depuis 2004 soulevés par les députés, le ministre Mbaye dira que pour "le fonds on en arrivera avec le temps, car le fonds n'a jamais été alimenté". Et pour la loi, "on va s'y atteler maintenant". Le budget du ministère de la Culture est passé de 10,483 milliards en 2012 à 6,858 milliards pour l'exercice 2013, soit une baisse de 3,624 milliards de francs Cfa. Selon le rapport lu, la comparaison avec le budget 2012 est effectuée à titre purement indicatif car les deux départements n'ont pas le même contenu. L'ancien était un ministère de la Culture, du Genre et du Cadre de vie. Le budget 2013 ne concerne que la Culture.

ABDOUL AZIZ MBAYE SE PRONONCE SUR LE MONUMENT DE LA RENAISSANCE AFRICAINE : "Essayons de faire quelque chose de positif de cet édifice"

Le budget de fonctionnement alloué au Monument de la renaissance africaine construite sous l'ère Wade a suscité l'ire des députés. Des crédits pour son fonctionnement pour l'année 2013 se chiffrent à 328 millions de Francs Cfa. Selon le ministre du Budget, des efforts ont été faits pour diminuer cette somme qui était de 500 millions de Francs Cfa. Mais pour le ministre de la Culture, Abdoul Aziz Mbaye, "au lieu de le regarder comme quelque chose de négatif, essayons de faire quelque chose de positif avec ce monument et à mieux tirer profit de cet édifice culturel pour nos enfants". Il compare le Monument de la renaissance africaine à la Tour Eiffel en France en disant que "tous ceux qui vont à Paris visitent la Tour Eiffel. Quand elle a été construite, ceux qui l'ont combattue le plus, c'étaient les écrivains, les spécialistes de l'esthétique et les architectes". L'Etat sénégalais, avertit le ministre de la Culture, ne s'évertuera pas à détruire le Monument de la renaissance africaine.

"Si nous nous mettons à casser des monuments, nous nous classons au niveau international dans ces groupes de gens qui disent ceci n'est pas de mon goût, je l'élimine. Le Sénégal, actuellement, ne doit pas donner ces genres de messages d'intolérance", a soutenu Abdoul Aziz Mbaye devant l'Hémicycle lors du vote du budget de son département présidé par Moustapha Niasse, président de l'Assemblée nationale. "Nous ne devons pas paraître comme ces gens en Afghanistan qui ont abattu des monuments datant de plusieurs millénaires simplement parce qu'ils ne représentaient pas ce qu'ils croyaient être leur religion", ajoute-t-il. Le budget du ministère de la Culture a été voté |ce jeudi 07 décecembre].

Fatou Kiné SÈNE
(Walfadjiri)

Article paru d'abord sur Walfadjiri, du vendredi 07 décembre 2012.

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