L'Afrique a à donner au monde dans le domaine de la création d'images. Et il suffit de doter les réalisateurs du continent de la haute technologie pour les voir réussir de grandes œuvres. C'est aujourd'hui le message que portent les artistes de la structure Gelongal, primés aux Koras Awards 2012. Les frères Mballo rêvent d'un septième art sénégalais beaucoup plus compétitif.
En 2011 à New York, le trio fondateur de la structure de production Gelongal, Moussa, Papis et Samba Mballo, avait été consacré aux Museke Awards face à de grands pays de production comme l'Afrique du Sud, lors de cette compétition, organisée pour récompenser les meilleurs artistes musicaux et réalisateurs du monde. Un an après, les frères Mballo font encore parler d'eux, avec le trophée du Meilleur réalisateur africain de l'année, remporté à Abidjan le 30 décembre dernier, lors des 12e Koras Awards. Aujourd'hui, le succès aidant, la bande à Papis Mballo entend voir plus grand. Ainsi, au-delà des réalisations de clips vidéos, le nouveau défi est de s'efforcer de "monter plus haut", soutient Moussa Mballo. Mais le rêve pour ces artistes, c'est surtout de parvenir à mobiliser un grand investissement pour booster la production cinématographique africaine en l'amenant dans de grandes sphères, notamment dans le monde de Hollywood.
"Il nous faut faire une grande production dans le domaine du cinéma ; mais cela demande beaucoup de moyens. Et il va falloir s'y atteler", soutient Moussa Mballo. Son compère, Papis Mballo, lance en écho : "A chance égale, les Occidentaux ne sont pas plus intelligents que nous. Si nous disposons de cette haute technologie avec laquelle ils font leurs œuvres, nous pouvons réussir des choses extraordinaires dans le domaine du cinéma en général et surtout en matière de création d'images".
La conviction de ce réalisateur est que le Sénégal doit pouvoir reconquérir le monde à travers ses créations et reprendre sa place d'antan dans le domaine du cinéma. "Il nous faut mener une colonisation dans l'autre sens", avance Papis Mballo. Qui précise : "C'est-à-dire qu'il faut aller à la rencontre de l'Occident avec des réalisations africaines porteuses de valeurs humaines intrinsèques."
Mbagnick Ngom
Wal Fadjiri (Dakar)
Article paru dans Wal Fadjiri (Dakar) du Vendredi 04 Janvier 2013