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24èmes JOURNEES CINEMATOGRAPHIQUES DE CARTHAGE : 4 prix pour le Sénégal
Moussa Touré, William Mbaye et Alain Gomis sur le podium
critique
rédigé par Baba Diop
publié le 20/01/2013
Moussa Touré, réalisateur
Moussa Touré, réalisateur
Baba Diop (Africiné)
Baba Diop (Africiné)

Le cinéma reprend sa place dans les manifestations internationales avec les quatre prix qu'il vient de remporter aux 24iémes Journées cinématographiques de Carthage : Deux or, un Prix du public et un du jury.

De mémoire de cinéphile et de critique de cinéma, jamais le cinéma sénégalais n'était monté autant de fois sur le podium d'un festival. Si Sembène Ousmane avait été le premier Tanit d'or en 1966, il aura bien fallu attendre 2002, pour que "Ndeysaan - Le Prix du pardon" de Mansour Sora Wade prenne le relais. Voici que dix ans après Moussa Touré avec La Pirogue (Goor Fiit), Tanit d'or des longs métrages et Ousmane William Mbaye, Tanit d'or du film documentaire [avec Président Dia, NDLR], hissent le Sénégal aux avant poste.



Deux autre prix aussi prestigieux sont venus couronner la joie des Sénégalais. Il s'agit du prix du public attribué au même Moussa Touré et le prix spécial du jury qui va à "Aujourd'Hui (Tey") de Alain Gomis.



La bonne moisson sénégalaise aux JCC 2012 devrait en principe donner un grand coup d'accélérateur dans la mise à disposition du fonds de soutien cinématographique, pour encore plus de productions qui confirmeront le rôle d'avant-garde de la cinématographie sénégalaise.



Le Sénégal était arrivé à la compétition avec quatre films, deux de fiction, deux pour la compétition des films documentaires. Le jeune Alassane Diago - qui fait figure de benjamin - marque petit à petit son empreinte à Carthage. En effet, il y a deux ans, son premier long métrage documentaire, "Les larmes de l'immigration", était inscrit en compétition. Un film qui parlait de l'absence du père dans un village du nord. Il quitte cette fois le champ clos du cercle familial, pour ouvrir sa caméra aux autres femmes de sa région natale avec le film "La vie n'est pas immobile". Le documentaire creuse davantage le sillon de ces femmes seules qui se tracent un destin en travaillant d'arrache pied pour nourrir la famille et remplacer le mari absent.



Des femmes décidées à barrer le chemin de l'injustice et la vie dans laquelle on veut les enfermer. Après "Mére bi" qui a connu un énorme succès, William Mbaye creuse un plus dans la veine historique, avec "Président Dia", qui propose trois lectures : celle d'une amitié trahie, celle de la confrontation de deux options de gouvernance après les indépendances africaines et enfin une histoire familiale qui voit un des deux oncles de William Mbaye participer à l'embastillement de l'autre. "Président Dia" aborde Senghor sous un autre éclairage.

Aujourd'hui (Tey) propose une écriture cinématographique plus personnel sur un sujet rarement visité par les cinéastes africains à savoir l'individu confronté à sa propre mort. Pas celle qui nous effraie mais celle qui devient complice et donne l'opportunité de savourer les dernières vingt quatre heures de notre vie.
"La pirogue" était déjà présente à Cannes et " Aujourd'hui" à Berlin.

Baba DIOP

Article paru dans le journal SUD QUOTIDIEN (Dakar), du 26/11/2012. www.sudonline.sn

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