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INumber Number, de Donovan Marsh (Afrique du Sud, 2013)
critique
rédigé par Djia Mambu
publié le 19/09/2013

Les amateurs de films d'action apprécieront le nouveau film du réalisateur Donovan Marsh présenté en première mondiale au Festival International de Film de Toronto. En réunissant un casting de stars de cinéma et TV sud-africaines, le réalisateur démontre qu'il est possible de faire un film d'action à l'américaine en partant d'histoires locales.

Un film de gangsters qui peut tenir face à une audience curieuse de savoir si film africain et film d'action peuvent ne faire qu'un. L'histoire en soi est conforme au topo du duo de super flics que l'on connait si bien. Après s'être faits duper par leur supérieur corrompu pour une somme qu'il leur devait, Chili Ngcobo et Sello ‘'Shoes'' Moshoeshoe, deux flics "undercover" vont s'impliquer dans un casse mené par Mambane, un chef d'un gang notoire, afin de dénicher une belle somme.



Le film, c'est l'action autour d'un suspense qui tient la route avec des scènes d'action à l'américaine. Mambane va rassembler ses hommes pour une mission de casse, un peu à la manière de Danny Ocean (George Clooney) dans Ocean Eleven. Une scène tournée au ralenti, montrant toute la bande munie d'armes s'apprêtant à passer à l'action rappellera vaguement le gang du film de Steven Soderbergh, s'apprêtant à exécuter leur plan. Le spectateur se range du côté du héros dont la conscience travaille durant toute l'action.
Entre être un bon flic ou un flic ripoux, le personnage central est pris dans un dilemme. Son coéquipier tentera de le raisonner mais lui est déterminé à se tenir à son plan : escamoter l'argent que le groupe s'apprête à dérober du van qui transporte le coffre-fort. Rester bon flic ou devenir un flic corrompu ? Une question que l'auteur a tenu à aborder à l'écran. "On sait que les policiers en Afrique du sud sont sous-payés et qu'ils risquent leur vie tous les jours, dit-il. Nombreux sont ceux qui sont amenés à se poser la question et à faire des choix. Je voulais en montrer les conséquences de ces situations".

Les prises de vues du film semblent obéir aux échanges entre les interlocuteurs. Elles passent assez rapidement d'un personnage à l'autre, car les dialogues vont du tac au tac. Et pour en faciliter le suivi, les sous-titres apparaissent au niveau l'écran et non en dessous comme à l'ordinaire. Il faut dire qu'on parle 8 langues dans ce film, donc, Sud-africain ou pas, il était nécessaire pour le film de tout sous-titrer en anglais, expliquera Donovan Marsh.

Si le réalisateur Donovan Marsh (Spud II, The Madness Continues, Dollars and White Pipes) propose un récit des plus communs, il réussit à réunir un casting impressionnant de stars locales.
Tout d'abord, les deux policiers : l'un, Chili joué par S'dumo Mtshali, est celui qui a remporté le concours populaire "Class Act", une compétition télévisée sud-africaine pour les acteurs réalisé par Donovan Marsh lui-même. Il fera le film à partir du jeune comédien de qui il exigera même de prendre du poids et de travailler son corps pour paraitre plus musclé, afin de mieux coller à son personnage.
L'autre, Sello n'est autre que Presley Chweneyagae, l'acteur principal du film oscarisé Tsotsi. Les personnages secondaires sont tout autant remarquables. Skroef, interprété majestueusement par Israël Makoe (First Grader), dans le rôle d'un gangster sorti de prison qui a une dent contre les policiers. Acteur, poète, chanteur dans la vie, il composera également la musique du film. Et enfin, Owen Sejake (Beat the Drum, Tsotsi) dans le rôle de Mambane, acteur bien connu en Afrique du Sud, notamment grâce à ses rôles dans nombreuses séries télévisées.

Djia Mambu
Toronto, septembre 2013

Avec le soutien du Festival International du Film de Toronto (TIFF 2013).

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