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Tu me prends pour qui ?
Micmac des "petites go"
critique
rédigé par Hector-Victor Kabré
publié le 12/04/2014
Victor Kabré (Africiné).
Victor Kabré (Africiné).
Oumar Dagnon, réalisateur
Oumar Dagnon, réalisateur
Abdel Aziz Yago, acteur
Abdel Aziz Yago, acteur
Djamila Ouédraogo, actrice
Djamila Ouédraogo, actrice
Le réalisateur Oumar Dagnon, devant la presse, le 31 mars, Ouaga
Le réalisateur Oumar Dagnon, devant la presse, le 31 mars, Ouaga
Les coulisses du film
Les coulisses du film
Scène de tournage
Scène de tournage

Un film de Oumar Dagnon, 2014, Burkina Faso.
Sortie en salles (Burkina Faso) : le 31 mars 2014.

On connait la chanson ! Les jeunes filles inventent fort souvent un malaise pour ne pas répondre à l'invitation de leurs copains. Constat qui n'échappe point à l'observation du jeune réalisateur Omar Dagnon. Celui-ci à travers son dernier film expose sans détour les différents mimacs des "petites go" pendant les périodes des fêtes. Il est produit par Troisième Œil Production (Ouaga, structure dont Oumar Dagnon est le Directeur Général).



Un langage de vérité

On note fréquemment les scènes où les jeunes filles laissent voir comment soutirer de l'argent aux hommes. La caméra s'efforce de faire vivre toutes les émotions : bonheur après avoir "tapé" les hommes, trahisons, déceptions des soupirants le jour des fêtes… Les images semblent donc placer le spectateur au cœur de l'action, par le sujet qu'elles abordent.
Le vocabulaire du film, lui, épouse les mots familiers que les jeunes, de façon générale, utilisent en pareille situation. "Le forceur", "le choco", "le bailleur" sont les noms que les jeunes filles emploient quand il s'agit de parler d'un des trois mecs qui les draguent.
Ainsi, le langage des images et les paroles donnent une identité réelle aux comportements des jeunes. Une société juvénile en images avec des acteurs qui sans cesse n'hésitent à se poser une question : "Tu me prends pour qui ?"

Question ouverte?

"Tu me prends pour qui ?", le titre du film est certainement une interrogation importante. Même s'il sert parfois de moyen au réalisateur de passer d'une scène à une autre, on trouve à l'intérieur de l'histoire d'Oumar Dagnon les réponses à ce questionnement.
Réponse à un modèle de société jugée trop matérialiste ; réplique à un monde où les parents ne sont plus trop des modèles, à l'image de Ladji et de son ami. Boutade à une société où les parents sont parfois des complices, à l'image de la mère d'Anita. Bref, c'est une société où les sentiments font moins sérieux que la monnaie. Chose que Ladji, l'argentier, perçoit dans les derniers moments du film. Cependant, la direction d'acteurs vient gâcher toute la qualité cinématographique qui aurait pu en sortir. Trop engagé dans un style propre à lui, le réalisateur tourne le film à l'amusement. Au final, le spectateur se retrouve avec une comédie parfois brouillonne qui fait qu'on ne garde peut-être pas à l'esprit ces expériences que chacun a déjà vécues.

Victor KABRÉ

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