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Festival du Cinéma africain de Khouribga 2014
La nouvelle génération arrive
critique
rédigé par Mohammed Bakrim
publié le 13/06/2014
17ème Festival du cinéma Africain de Khouribga (FCAK) 2014
17ème Festival du cinéma Africain de Khouribga (FCAK) 2014
Mohammed Bakrim (Africiné)
Mohammed Bakrim (Africiné)
Africiné, Le Leader Mondial (Cinémas africains & Diaspora)
Africiné, Le Leader Mondial (Cinémas africains & Diaspora)

La capitale des phosphates accueille la 17ème édition du festival du cinéma africain qui se tient cette année du 14 au 21 juin 2014. Le plus ancien festival de cinéma au Maroc réussit ainsi son pari de régularité. Un défi aussi eu égard les conditions générales qui marquent son évolution. C'est surtout grâce à une approche volontariste de ses animateurs et à la sympathie de nombreux professionnels de cinéma en Afrique que Khouribga a réussi à devenir un rendez-vous annuel, cinéphile et convivial du cinéma africain. Un acquis désormais incontournable qui vient confirmer et conforter la politique africaine du pays.



Un communiqué officiel de la fondation du festival de Khouribga a précisé le nombre de films inscrits en compétition officielle de cette nouvelle édition. On peut dire déjà que cette édition se tient sous le signe de l'arrivée de nouvelles générations de cinéastes.
C'est ainsi qu'on apprend que 14 longs métrages vont concourir pour le prestigieux Grand prix Sembène Ousmane. Ils émanent de 13 pays. La géographie de la représentativité du continent est toujours un indicateur de la richesse et de la diversité d'une programmation ; que nous dit alors la carte africaine de la compétition officielle de cette année. On retrouve bien sûr le Maroc, il est rejoint par la Tunisie et l'Egypte comme représentants de l'Afrique du nord.
Si l'on adopte un découpage linguistique selon les langues dominantes, on retrouve l'Afrique noire francophone représentée par le Sénégal, le Rwanda, le Congo, le Mali, le Tchad. L'Afrique anglophone par l'Afrique du sud, le Cameroun (quoique c'est un pays au moins bilingue), le Zimbabwe et l'Ethiopie. L'Afrique lusophone par la Guinée-Bissau.



Côté films, cette édition s'annonce très compétitive avec le Maroc représenté par le Grand prix de Tanger, Sotto voce de Kamal Kamal et par Adios Carmen du jeune Mohamed Amin Benamraoui, prix de la première œuvre et du meilleur second rôle masculin. Le Tchad aura de grandes ambitions avec Grigris de Mahamat-Saleh Haroun, sélection officielle à Cannes 2013 et ayant également concouru aux Oscars. La Tunisie est à Khouribga avec Nesma, premier long métrage de Houmeida Béhi qui n'est autre que le fils du grand cinéaste tunisien Reda Behi. L'Egypte est présente avec Asham de Maggie Morgan ; un film qui nous transpose dans l'univers des événements de 2011 et où nous retrouvons un vétéran du cinéma égyptien, Mohamed Khan. Le Sénégal, c'est le jeune Hubert Laba Ndao qui présente son nouveau film, Dakar Trottoirs



Le scénariste-réalisateur sud-africain Andrew Worsdale revient avec sa romance noire, Durban poison qui se déroule, nous apprend son synopsis, dans le milieu marginalisé des Blancs défavorisés. Le film suit l'enquête de police autour de quatre meurtres et rend compte de l'amour tragique des assassins amoureux.
Le Mali sera à Khouribga par un geste symbolique fort ; en effet c'est Soussaba Cissé qui présente son film Rumeurs de guerre, une comédie sur les événements tragiques qui secouent le nord du pays frère. Et Soussaba n'est autre que la fille de Souleymane Cissé, l'un des pères du cinéma africain et l'une de ses figures les plus célèbres dans le monde. Khouribga joue ainsi le rôle d'un tremplin pour les nouvelles générations.

Timité Bassori, président du jury

Pour le jury de cette édition, c'est le cinéaste ivoirien Timité Bassori, l'un des doyens du septième art dans notre continent qui a été choisi comme président. Né en 1933, il est lauréat de l'IDHEC. Rentré au pays, il s'attelle à mettre en place les bases d'un cinéma national. Il réserve en effet l'essentiel de son énergie à défendre le cinéma ; sa filmographie ne compte finalement qu'un seul long métrage réalisé en 1969, La femme au couteau où il met en scène l'héritage narratif de sa culture natale et les acquis du cinéma du genre ; cela donne un thriller poignant au suspense psychologique qui a marqué les esprits.

Son engagement prend d'autres formes ; il est de toutes les batailles au service du cinéma africain. C'est ainsi qu'il a acquis une réputation de sage du cinéma africain, reconnu et célébré partout. Le Maroc n'est pas du reste qui lui a rendu un hommage à Khouribga et l'a invité à Tanger pour présider le festival national du film, édition 2010, celle qui a vu le triomphe de Pégase de Mohamed Mouftakir (peut-être que M. Bassori y avait retrouvé cette atmosphère noire et étouffante de son premier opus).




Pour juger, les 14 films émanant de 13 pays africains, le cinéaste ivoirien sera accompagné de la productrice marocaine Rachid Saadi, la révélation des années 2000, et qui a forgé sa réputation de productrice efficace et respectant les normes professionnelles ; connue également pour son soutien aux jeunes stagiaires qui viennent solliciter ses conseils et son soutien.
Deux autres femmes composent le jury, la belle comédienne béninoise Sandra Adjaho que nous avons découverte dans Un pas en avant, les dessous de la corruption (2009) où elle tient le premier rôle. La productrice Caroline Locardi, une professionnelle qui connaît très bien le cinéma africain et le cinéma marocain en particulier (un visage familier dans de nombreux festivals, de Cannes à Marrakech). Elle a produit notamment en 2011 Les Ailes de l'amour (Love in The Medina - جنـــــــاح لهــــوى) de Abdelhaï Laraki.


TRAILER CINEMA Les ailes de l'amour de A. Laraki par les-ailes-de-lamour

Côté masculin, M. Bassori sera accompagné de l'homme des médias et cinéphile marocain Omar Salim, du directeur du cinéma au Sénégal, Hugues Diaz et de la figure incontournable du cinéma africain, le cinéaste camerounais Bassek Ba Kobhio : réalisateur, écrivain et dirigeant du festival Ecrans noirs.
Sept "juges" qui auront à décerner des prix dont le Grand Prix Sembène Ousmane [du nom du cinéaste sénégalais mort il y a 7 ans presque jours pour jours, ndlr]. Le montant global des prix décernés s'élève à quatre cents mille dirhams. Signalons en outre que le pays invité cette année est la Côte d'Ivoire.

Mohammed Bakrim

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