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André Ceuterick, partenaire du festival Yahra
"Le festival Yarha mérite qu'on s'y attache"
critique
rédigé par Pélagie Ng'onana
publié le 17/12/2014
André Ceuterick
André Ceuterick
Pélagie Ng'onana (Africiné)
Pélagie Ng'onana (Africiné)

Pourquoi vous être autant investi dans ce festival ?

Moi, ce qui m'a intéressé c'était le sujet de base qu'on a défini ensemble, Pascal et moi, avec les deux organisatrices, de revenir à la source c'est-à-dire aux premiers films. Depuis que je viens au Cameroun avec Pascal Judelewicz, on rencontre plein de gens qui veulent faire des choses, qui veulent écrire des sujets… On a crée l'opération 7 jours pour un film. La première édition, il y a trois ans, a eu un énorme succès, avec le film Les oreilles qui a été primé et qui a circulé partout dans le monde.
On s'est dit : ce qui manque au Cameroun c'est la formation, ce sont des écoles de cinéma, ce sont des rencontres, des séminaires… Puisque ces gens adorent le cinéma, puisqu'ils veulent faire du cinéma et que nous, non plus, on ne va pas passer notre vie ici à travailler avec eux, on n'en a pas les moyens ; on va les rencontrer, on va continuer le travail qu'on a commencé avec 7 jours pour un film. En même temps on va leur dire, voyez des films ! On va vous montrer des premier films d'une part de grands réalisateurs qui sont devenus des génies. Et puis, on va vous montrer des premiers films d'hier et d'aujourd'hui.



Donc, il ne faut pas avoir peur. Il faut surtout visionner les films et à un moment donné, se dire que ces gens ne sont pas arrivés là par hasard. Ils se sont formés, ils ont appris à diriger des acteurs. Le festival Yarha, en cela, est très original. C'est pour cela qu'on est intervenu pour le conforter et on espère qu'il va se développer. En marge de ça, il y a aussi des ateliers comme celui sur les entrepreneurs culturels. Tout ça fait que c'est un festival en devenir et qui mérite vraiment qu'on s'y attache.

Y aura-t-il toujours une telle implication de votre part ?

Je pense qu'on va en tout cas faire en sorte que le festival Yarha, qui est aujourd'hui encore embryonnaire, puisse se développer avec une programmation plus riche, avec plus d'invités. Il faut que le festival ait des moyens financiers importants pour qu'il puisse justement inviter plus de personnes du cinéma, favoriser des rencontres et qu'il y ait un mouvement qui se développe par rapport à cette idée de faire son premier film. C'est vrai qu'il y a 16, 17 ans, j'ai participé à la création des Ecrans noirs avec Bassek ba Kobhio. Je trouve que ces dernières années c'est un festival qui s'est un petit peu évanoui, qui a perdu son âme. J'avais l'impression de ne plus pouvoir rien apporter. C'est un festival qui n'a pas trouvé son souffle aujourd'hui. J'ai beaucoup travaillé à la création de Yarha parce que je me dis, c'est vraiment dommage qu'après avoir travaillé pendant 15 ans pour qu'il y ait un festival de cinéma au Cameroun, que ça s'arrête comme ça. J'ai présenté des films ici à l'Abbia par exemple, où il y avait presque mille personnes. C'est dommage de laisser ça. Et puis ça fait trente ans que je travaille sur le rapport Nord-Sud en Afrique, je travaille aussi maintenant un petit peu en Amérique du Sud, sur des projets comme un centre culturel au Chili. Si on a des choses à apporter aux gens qui ont envie de faire des choses mais qui n'en n'ont pas forcément ni les contacts, ni les moyens, c'est un peu notre façon à nous de coopérer.

Quel sentiment à la fin de cette première aventure ?

Mais la première impression que j'ai c'est que la thématique les premiers films, les ateliers, les masters class… c'est vraiment très bien parti. Maintenant, il y a un gros travail et d'organisation et d'encadrement, et de trouver les moyens pour développer un bon festival de cinéma. Pendant l'atelier avec les opérateurs culturels, il y a quelqu'un qui disait, avec beaucoup de pertinence, qu'il faut s'occuper des publics. Donc, il faut aller chercher les publics et leur dire que c'est un festival avec un vrai programme. Et ça, les organisatrices ont fait un gros effort. Elles sont des gens du terrain, des opérateurs culturels sérieux, crédibles qui peuvent développer toute une série de choses. Une équipe, qui, potentiellement me parait très intéressante et qui pourrait porter Yarha là où il mérite d'être. Maintenant il faut dire aux gens venez, et réinvestissez vous dans l'activité cinéma. Il faut convaincre les bailleurs de fond et le public de soutenir Yarha et de le valoriser.

Le projet 7 jours pour un film ne s'est pas déroulé comme prévu ….

Le principe était de faire en sorte que les dix derniers lauréats travaillent ensemble, et que le film soit montré à la fin du festival. C'était lié à Ecrans noirs, maintenant qu'on n'y est plus, on va relancer la dynamique de 7 jours pour un film. Pascal Judelewicz est en train de développer un projet formidable de documentaire, avec les enfants de la rue.

Propos recueillis par Pélagie Ng'onana

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