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38è Festival de Clermont-Ferrand (5-13 février 2016)
Rendez annuel du court métrage international
critique
rédigé par Djia Mambu
publié le 08/03/2016
Djia Mambu (Africiné Magazine)
Djia Mambu (Africiné Magazine)
Nantenaina Fifaliana, réalisateur malgache
Nantenaina Fifaliana, réalisateur malgache
Sherif El Bendary, réalisateur égyptien
Sherif El Bendary, réalisateur égyptien
Maïmouna Doucouré, réalisatrice (France / Sénégal)
Maïmouna Doucouré, réalisatrice (France / Sénégal)
Aïda Senna : réalisatrice marocaine
Aïda Senna : réalisatrice marocaine
Omar Belkacemi, réalisateur algérien
Omar Belkacemi, réalisateur algérien
Stephen Abbott, réalisateur sud-africain
Stephen Abbott, réalisateur sud-africain
Africiné Magazine, the World Leader (African & Diaspora Films)
Africiné Magazine, the World Leader (African & Diaspora Films)

La 38e édition du Festival International du Court Métrage de Clermont-Ferrand (5-13 février 2016) découvre entre autres en compétition internationale Anay ny làlana de Nantenaina Fifaliana (Madagascar), Har Gaf Sayfan (Dry Hot Summers) de Sherif El Bendary (Égypte), Amal d'Aïda Senna (Maroc), tandis que Maman(s) de Maïmouna Doucouré se défend en compétition nationale. Le programme Regards d'Afrique quant à lui s'élargit aux pays hors francophonie du continent.

Alors qu'une famille se réjouit d'accueillir le papa de retour du Sénégal, voilà que celui-ci débarque avec une femme et un bébé. Aida, jusque-là cadette, va devoir céder sa chambre à la nouvelle venue. C'est du point de vue de la jeune enfant que la réalisatrice Maïmouna Doucouré se positionne dans Mamans (primé au Festival de Film de Sundance 2016). Alors que son frère aîné s'accommode à la présence de l'étrangère et que sa mère semble renoncer à toute résistance face à cette soumission, la petite Aïda reprend les rênes pour monter au front, telle une véritable rivale.



Se retrouver mère célibataire dans un pays où on ne tolère pas qu'une femme connaisse un homme avant le mariage est le pire scénario qui puisse arriver à une jeune marocaine. Si celle-ci a été violée, la loi recommande que la victime épouse son violeur. Quelles autres options s'offrent alors à elle ? Pour son premier film, la Marocaine Aïda Senna touche avec Amal au cœur d'un sujet essentiel et encore tabou dans la société marocaine.

Anay Ny Lalana est produit par Endemika, la boîte de production du frère de Nantenaina Fifaliana, Lova Nantenaina, réalisateur du documentaire Ady Gasy. La traduction en français du titre c'est "La rue est à moi", reprenant là les propos de Dadakoto, un vieil homme qui livre de l'eau aux familles du quartier à longueur de journée. Plus personne ne s'aventure à déterminer l'âge de cet orphelin débarqué très jeune avec rien dans la capitale malgache et qui est parvenu à fonder et nourrir famille grâce à son activité quotidienne aussi minime qu'elle pouvait paraître au départ. Le film a obtenu le Prix du public 2016, au Festival Filmer le travail, à Poitiers.


Anay ny lalana - La rue est à moi (Bande Annonce officielle)

Regards d'Afrique

Le programme Regards d'Afrique s'ouvrait pour la première fois à tout le continent en présentant des œuvres au-delà de la francophonie. Plusieurs des auteurs sont venus débattre sur leur film autour d'une table ronde modérée par la journaliste Claire Diao.

Avec Lmuja (La vague) - Tanit de bronze aux Journées Cinématographiques de Carthage - l'Algérien Omar Belkacemi rend hommage aux ouvriers berbères. Des victimes de la décennie noire en 84' durant laquelle quelques 500.000 travailleurs ont perdu leur emploi et leur dignité. S'en suivra une vague de suicides (environ 15.000) de pères de famille laissant veuves et enfants. Un véritable drame social que l'auteur définit d'ailleurs comme une forme de terrorisme silencieux.

Avec Lazy Suzy (Afrique du Sud), Stephen Abbott met la mise en scène au service de la technique et ce afin de mieux illustrer la dynamique des scènes. En effet, il filme une serveuse affrontant au quotidien le comportement des clients dans un bistrot, sans qu'on aperçoive son visage, la caméra étant placée sur la table. Au contraire, ce sont surtout les clients que l'on voit. "J'aime les endroits publics où les gens se sentent comme à la maison", justifie celui qui a dirigé un large casting pour ce film.

Le Son du Serpent (de la réalisatrice hollandaise Tami Ravid) accompagne un homme et une femme en deuil suite à la disparition de leur enfant. À travers chants et danses, le couple va et vient entre tradition et modernité, selon leurs croyances. Une harmonie se créée non sans l'absence de dialogues entre l'interaction du duo qui laisse ainsi davantage de place à une multitude de possibilités d'interprétation.

Djia Mambu,
Clermont-Ferrand, Février 2016

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