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Vers la Tendresse et La Permanence d'Alice Diop primés à Paris
critique
rédigé par Djia Mambu
publié le 02/04/2016
Djia Mambu (Africiné Magazine)
Djia Mambu (Africiné Magazine)
Alice Diop, réalisatrice franco-sénégalaise
Alice Diop, réalisatrice franco-sénégalaise
Scène de Vers la tendresse
Scène de Vers la tendresse
Scène de Vers la tendresse
Scène de Vers la tendresse
Scène de Vers la tendresse
Scène de Vers la tendresse
Scène de Vers la tendresse
Scène de Vers la tendresse
Scène de La Permanence (On Call)
Scène de La Permanence (On Call)
La Permanence (On Call)
La Permanence (On Call)
La Permanence (On Call)
La Permanence (On Call)
La Permanence (On Call)
La Permanence (On Call)
Cinéma du réel 2016
Cinéma du réel 2016
Créteil 2016
Créteil 2016
Africiné Magazine, the World Leader (African & Diaspora Films)
Africiné Magazine, the World Leader (African & Diaspora Films)

La Permanence recueille le Prix de l'institut français Marcorelles au Cinéma du Réel, tandis que Vers la Tendresse décroche le Prix INA réalisatrice créative du meilleur court métrage francophone et le Prix du public du meilleur court-métrage français au festival de films de femmes de Créteil. Deux œuvres fortes à caractère social qui s'inscrivent dans l'ère du temps.

"Au cours d'un atelier sur le thème de l'amour, j'ai rencontré quatre jeunes hommes tous originaires de Seine Saint-Denis. J'ai eu envie de faire de ces voix un film." En guise d'introduction du court-métrage Vers La Tendresse, les quelques mots d'Alice Diop révèlent les témoignages de quatre jeunes parisiens quant à leur relation à la tendresse.



Régis, Rachid, Patrick et Anis ne sont ni une fratrie ni une bande de la Seine Saint-Denis. Ils ne se connaissent pas mais entretiennent chacun un lien particulier avec l'amour.
"C'est les Blancs qui connaissent l'amour. Parce que leurs parents leur ont montré. Chez les Noirs et les Arabes, c'est chaud". Si l'affection se manifestait autrement qu'en paroles et en geste en famille chez Régis, la seule tendresse que Rachid reconnait avoir connu c'est celle de sa mère. "Je n'ai pas de sœur, je ne sais pas c'est quoi une femme", confie-t-il.

Pour Patrick, aussitôt les sentiments révélés, c'est l'envers de la tendresse qu'il subira à cause de son orientation sexuelle. L'univers masculin étant codé, on ne peut pas tout dire, on ne peut pas tout faire ou encore moins être qui on veut. Des codes qui peuvent aussi se manifester par la violence du silence : on ne parle pas d'amour entre potes. On parle de filles mais pas d'amour, disent Régis et Rachid. Tout ce qui va avec est donc mal reçu. Comme les chansons d'amour par exemple. Ainsi, Anis, passionné de musique, se cache de ses compagnons pour écouter du Marvin Gaye
Quatre mini récits d'une transparence à en déstabiliser plus d'un, portés par des voix captées dans l'intimité, et bien trop peu entendues sur le sujet. [Le film est une production des films du Worso (Sylvie Pialat dont le dernier grand succès est Timbuktu d'Abderrahmane Sissako), ndlr].

Consultations à Seine-Saint-Denis

La Permanence d'Accès aux Soins de Santé de l'hôpital Avicenne, dit La PASS, est la seule qui propose des consultations sans rendez-vous pour migrants promo arrivants à Seine-Saint-Denis (plus d'un million et demi d'habitants). Se glissant dans le cabinet du docteur Geeraert, la réalisatrice filme les patients venus il y a quelque temps du Bangladesh, du Sri-Lanka, de l'Afrique du Sud, de la Guinée. Essentiellement des hommes, demandant l'asile, et qui ont laissé femme et enfants au pays.

Traumatismes, angoisses, brûlures, dépression sont les maux les plus récurrents observés par le docteur qui examine une quinzaine de patients par jour. Certains vivent en post-trauma après avoir subi coups et tortures de militaires dans des pays en guerre. Face aux souffrances psychiques, le médecin et sa psychiatre ne peuvent que prescrire des antidépressifs qu'eux-mêmes qualifient comme étant l'expression de leur impuissance. Produit par Sophie SALBOT (Athenaïse, Montreuil) et Arte France, le long métrage La permanence (96 mins, l'analyse bien. Le titre initial du film était Et ils se sont dressés comme des hommes.

Djia Mambu,
Bruxelles, Paris, mars 2016

Mise à jour>/b> (13 avril 2016) : Le film obtient également le Grand Prix France 2016 au 13ème Festival du cinéma de Brive, France

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