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Perspectives d'un cinéma en Guinée équatoriale
critique
rédigé par Djia Mambu
publié le 16/06/2016
Djia Mambu (Africiné Magazine)
Djia Mambu (Africiné Magazine)
Raimundo Bernabé Nnandong, réalisateur du court-métrage Aricó Caliente
Raimundo Bernabé Nnandong, réalisateur du court-métrage Aricó Caliente
FCAT 2016
FCAT 2016
Raimundo Bernabé Nnandong (dernier à droite, t-shirt noir), à L'Arbre à Palabres, FCAT 2016
Raimundo Bernabé Nnandong (dernier à droite, t-shirt noir), à L'Arbre à Palabres, FCAT 2016
R. B. Nnandong (au milieu), présentant son film au FCAT 2016
R. B. Nnandong (au milieu), présentant son film au FCAT 2016
Tournage de Aricó caliente
Tournage de Aricó caliente
Tournage de Aricó caliente
Tournage de Aricó caliente
Scène du film Aricó caliente
Scène du film Aricó caliente
Scène du film Aricó caliente
Scène du film Aricó caliente
Scène du film Aricó caliente
Scène du film Aricó caliente
Scène du film Anomalías eléctricas, 2010, Ramon Esono Ebale, Desiderio Manresa Bodipo, Rosa Cardus, Salustiana Ayecaba, Exuperancia Bibang
Scène du film Anomalías eléctricas, 2010, Ramon Esono Ebale, Desiderio Manresa Bodipo, Rosa Cardus, Salustiana Ayecaba, Exuperancia Bibang
Scène du film Memoria negra, 2006
(Xavier Montanyà)
Scène du film Memoria negra, 2006 (Xavier Montanyà)
Scène du film Lámpara, 2013, Ruben Monsuy Ndong
Scène du film Lámpara, 2013, Ruben Monsuy Ndong
Scène du film Rendez-vous (Le) | Cita (La), 2011 (de Armengol Mba Mba, Gaudencio Diosdado Osa, Fátima Osia Ela, Sergio Nve Obomo, Raimundo Bernabé Nnandong, Florián Nfa, Simón Pedro Esono, Mireia Fort, Juan Noel Oburu, Gloyer Evita)
Scène du film Rendez-vous (Le) | Cita (La), 2011 (de Armengol Mba Mba, Gaudencio Diosdado Osa, Fátima Osia Ela, Sergio Nve Obomo, Raimundo Bernabé Nnandong, Florián Nfa, Simón Pedro Esono, Mireia Fort, Juan Noel Oburu, Gloyer Evita)

Ou comment propulser une industrie cinématographique dans un petit état scindé géographiquement dont la langue officielle [l'espagnol, ndlr] n'est point répandue en Afrique ? La barrière linguistique isole la République de Guinée équatoriale et son cinéma ne fait pas exception.
Voici quelques pistes de réponse nourries par la 13ème édition du Festival des Cinémas d'Afrique de Tarifa-Tanger (FCAT, 26 mai - 4 juin 2016).

Avec sa situation géographique particulière - la partie terrestre de son territoire est reliée à la contrée du Cameroun et du Gabon d'une part, et son île qui comprend la capitale Malabo d'autre part - la Guinée équatoriale constitue un cas assez unique en Afrique.
Héritage colonial oblige, le français, l'anglais, l'arabe et le portugais se partagent les États et cultures du continent, délaissant ainsi les rares territoires qui ont hérité de l'espagnol.
Si les industries cinématographiques africaines peinent à s'imposer (mises à part quelques exceptions), et que la communauté lusophone se sent parfois tenue à l'écart, voire exclue, de quelques importantes manifestations culturelles africaines, que dire de la Guinée équatoriale ?

Difficile de pointer une œuvre de long métrage fiction guinéenne- équatorienne avant le début de ce siècle. Les premiers datent seulement des années 2000 : Consejo mortal (Conseil mortel) de Canuto EDJANG NVE en 2007 et El Limpiabotas (Le cireur) de Bony OBAMA NCHAMA daté de 2009. Parmi les autres noms du cinéma équato-guinéens, il y a également Alejandro MEKOMO et Oscar MENEJAL, pour ne citer que ceux-là. Certes, il existe des films tournés en Guinée, surtout des documentaires réalisés par des Espagnols, mais on compte péniblement les productions équato-guinéennes.



Les courts métrages parviennent à tirer leur épingle du jeu, mais tout aussi difficilement : "On a besoin de s'approprier la culture cinématographique", explique Raimundo Bernabé Nnandong, dont le premier court-métrage Aricó Caliente est en compétition dans la section courts métrages (En breve) au FCAT 2016. "Chez nous, les gens s'étonnent encore énormément lorsqu'ils aperçoivent une caméra dans la rue", raconte-t-il lors de l'Arbre à Palabres, atelier d'échanges entre professionnels du métier organisé en marge des projections du festival.
Dans Aricó caliente, Sola, jeune étudiante voit les relations avec sa mère se délabrer, suite à la venue d'un homme riche qui a l'âge de son père. Celui-ci tente de la courtiser par l'entremise de sa mère, Esperanza qui, elle, y voit une solution à leurs "problèmes".

La formation étant quasi inexistante, nombre des auteurs sont autodidactes ou profitent du passage d'un professionnel étranger ou coopérant au centre culturel de Bata pour apprendre. Des initiatives locales existent cependant pour encourager la création et soutenir les films. Le Festival du Cinéma Itinérant Sud-Sud de la Guinée équatoriale (FECIGE, Festival de Cine Itinerante Sur-Sur de Guinea Ecuatorial), est une manifestation nationale où sont projetés une vingtaine de courts métrages depuis 2012 à Malabo et à Bata. C'est de là que proviennent les courts-métrages sélectionnés par le FCAT depuis 2012 (Aricó caliente, La Cita, Solo Una Vez, Lampara, Maria Ada), avec l'aide de la Casa África (Maison de l'Afrique).
Cependant, le caractère national du festival FECIGE limite encore l'ouverture aux autres cinémas d'Afrique ainsi qu'aux spectateurs dont la Guinée équatoriale a sans doute besoin pour se propulser.

Djia Mambu
Tarifa, juin 2016

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