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Le Grand Prix des Journées cinématographiques de Carthage 2017
Le film Convoi de sel et de sucre, lauréat du Tanit d'or
critique
rédigé par Hector Tovidokou
publié le 24/12/2017
Hector Tovidokou est rédacteur à Africiné Magazine
Hector Tovidokou est rédacteur à Africiné Magazine
Le Tanit d'Or 2017
Le Tanit d'Or 2017
Licinio Azevedo, réalisateur mozambicain
Licinio Azevedo, réalisateur mozambicain
Néjib Ayed, Directeur des JCC
Néjib Ayed, Directeur des JCC
Lamia Guiga, Déléguée Générale des JCC
Lamia Guiga, Déléguée Générale des JCC


A l'instar du Festival panafricain de cinéma de Ouagadougou (Fespaco) qui est le géant de l'Afrique sub-saharienne, les Journées cinématographiques de Carthage (Jcc) taillent leur part du lion en Afrique du Nord. Pendant huit jours, du 4 au 12 novembre 2017, tout un pays s'est levé et a unifié le continent africain ainsi que le Proche-Orient autour de la messe cinématographique. Des colloques, des projections, des spectacles sont les principales activités qui ont meublé les Jcc 2017.
Au terme du festival, c'est le film Convoi de sel et de sucre (ou Le Train de sel et de sucre, du Mozambicain Licinio Azevedo qui a gagné le Tanit d'Or 2017 et également le prix de la critique africaine (Prix Paulin Vieyra, de la FACC) ainsi que celui de la critique internationale (Fipresci) parmi les cent soixante-neuf (169) projetés.

Lauréat du plus grand prix des Journées cinématographiques de Carthage (Jcc) 2017, Convoi de sel et de sucre du Mozambicain Licinio Azevedo est une fiction de 93 minutes réalisé en 2016. En résumé, un convoi de wagons à ciel ouvert, un chemin de fer d'une autre époque qui va relier Nampula, au Nord du Mozambique, au Malawi, 700 km plus loin. A son bord, des femmes qui, au péril de leur vie, vont échanger quelques sacs de sel contre le sucre, denrée disparue des marchés, comme bien d'autres produits de première nécessité, au bout d'une douzaine d'années de guerre civile. Pour protéger le convoi, un bataillon de soldats de l'armée régulière, commandé par un chef sorcier, le commandant Sete Maneiras ("Sept manières", en portugais) capable de repousser les balles et de prévoir les attaques de l'ennemi.
Le réalisateur a mis en scène de vrais soldats avec de vraies armes mais à balles blanches où le suspense, le thriller et le sensationnel à couper le souffle, règnent du début jusqu'à la fin. Ce film a également reçu le prix de la meilleure image, en dehors de celui de la critique africaine et de la critique internationale aux Jcc 2017.

Dans son discours, à l'occasion de la cérémonie de clôture qui s'est déroulée au Théâtre national de Tunis, le Directeur Général des Journées cinématographiques de Carthage (Jcc) 2017, Nejib Ayed, a confié que les Jcc 2017 ont battu le record de l'affluence et tous les films nominés sont de très bonne facture, mais il y a "the best of the best", c'est-à-dire le meilleur parmi les meilleurs. A tour de rôle, les présidents de chaque jury ont confié combien il était difficile d'opérer des choix pour les films lauréats.

La critique cinématographique à l'ère des réseaux sociaux

A l'occasion de la première journée du colloque "La critique cinématographique à l'ère des réseaux sociaux" présidé par la déléguée générale des Jcc, Lamia Guiga Belkaid et le président de la Fédération africaine de la critique cinématographique (Facc), Khalil Demmoun, qui s'est déroulé dans la salle Malawi 1 de l'hôtel Africa, le jeudi 09 novembre, trois intervenants ont enrichi la séance. Nous avons notamment Baba Diop, critique de cinéma sénégalais qui intervenait sur le thème "Migration et mutation de la critique sur la grande toile". A travers cette thématique, il a déclaré que les réseaux sociaux ont le monopole de l'information par leur rapidité et la mutation de la critique est un combat de digestion intellectuelle par le cinéma. Il a poursuivi en précisant que la critique n'a pas changé de nature, qu'elle s'est élargie en s'adaptant aux technologies de l'information et de la communication (Tic). Pour finir, il a confié que les formes ont changé, mais le fond reste avec une simplicité dans l'utilisation. Dans l'intervention de Thierno Ibrahima Dia, rédacteur en chef de Africiné Magazine sur la thématique : "Défendre une critique panafricaine et multilingue sur les réseaux sociaux", il a souligné qu'il faut faire le travail journalistique et non chercher à faire le buzz. Donc le critique a la responsabilité de vérifier et revérifier ses sources. Selon lui, le public est une communauté sociale. Il ajoute que si le numérique est froid, le virtuel est néanmoins une source de richesse (humaine). La presse digitale ne doit pas être défavorisée, a-t-il conclu. Pour Claire Diao, critique de cinéma Franco-Burkinabée, co-fondatrice du magazine Awotélé, la presse écrite est un vrai travail intellectuel. Elle a estimé pour finir, qu'il faut capter le lectorat qui se chiffre en millions voire milliards selon les réseaux sociaux.

La Cinémathèque tunisienne installée

En projet depuis 60 ans, la Cinémathèque tunisienne est désormais une réalité. La cérémonie officielle de lancement s'est déroulée le mardi 07 novembre 2017 à l'hôtel Majestic. Un rêve de plusieurs générations et cinéphiles, la cinémathèque s'est concrétisée en défiant la lourdeur administrative, la censure et les atermoiements politiques. Dans son discours, le réalisateur Hichem Ben Ammar, l'un des plus persévérants promoteurs de ce projet à qui le Ministre des affaires culturelles a confié la tâche, a déclaré : "Les deux mots fédérateurs du slogan, "Mémoire et avenir du cinéma Tunisien", résonnent comme un mot d'ordre ou une profession de foi donnent un ton stimulant qui définit le sens du projet et oriente le programme. La cinémathèque a pour vocation et mission de collecter des catalogues pour la conservation, la restauration et la numérisation des films de patrimoine. La Cinémathèque est un département de la Direction du Centre national de cinéma. La cinémathèque se construit sur le mode de la fertilisation croisée, ancrage local qui lui permet le soutien de la Fédération internationale des archives du film (Fifa) et le garantie logistique de la Bibliothèque nationale pour assurer la conservation et le traitement des films". Pour la Directrice Générale du Centre national de cinéma et de l'image (Cnci), Chiraz Laatiri, une telle entreprise patrimoniale à l'heure de l'internet constitue un inestimable enjeu de connaissance et doit s'adapter aux mutations actuelles de cinéma. Le transfert de films de 16 mm en 35 mm sur des supports numériques s'impose pour permettre la transmission de la mémoire audiovisuelle selon les standards technologiques du moment tout en inscrivant le cinéma national dans l'histoire du cinéma mondial, conclut-elle. La signature de convention entre les Archives Nationales et la Cinémathèque Tunisienne a clôturé l'événement.

Palmarès des JCC 2017

Compétition officielle - Longs métrages documentaires :
Le Tanit d'Or : Koro du Bakoro, de Simplice Ganou - Burkina Faso
Le Tanit d'Argent : Kemtiyu, Cheikh-Anta, de Ousmane William Mbaye - Sénégal
Le Tanit de Bronze : Au-delà de l'ombre, de Nada Mezni Hefaiedh - Tunisie
Mention spéciale: Ghost Hunting, de Raed Andoni - Palestine

Compétition Officielle Courts métrages documentaires
Le Tanit d'Or : Jackenson - from street kid to Champion, de Linda Leila Diatta et Jean Marc Poteau
Le Tanit d'Argent : Pas de port pour les petits bateaux de Joëlle Abou Chabke - Liban
Le Tanit de Bronze : Gaza by her, de May Odeh - Palestine
Mention spéciale : Cloch'Art, de Manel Katri - Tunisie
Le prix UGTT du meilleur scénario de film tunisien de Long métrage fiction est décerné à La Belle et la Meute de Kaouther Ben Hania - Tunisie
Prix spécial CNCI de l'image "Ali Ben Abdallah" pour un film de long métrage en compétition : Force majeure, de Mohamed Siam - Égypte
Tanit d'or pour la "1ère Œuvre" de long métrage (Prix Tahar Cheriaa) : Vent du nord de Walid Mattar - Tunisie
Prix Spécial TV5 Monde : Vent du nord de Walid Mattar - Tunisie

Compétition Officielle du Court Métrage fiction :
Le Tanit d'Or : Aya, de Moufida Fedhila - Tunisie
Le Tanit d'Argent : Dem Dem!, de Pape Lopy Bouname, Christophe
Rolin et Marc Recchia - Sénégal
Le Tanit de Bronze : Wanas, d'Ahmed Nader - Égypte
Mention spéciale : Secret des vents, d' Imène Al Nasiri - Tunisie

Compétition officielle - Longs métrages fictions :
Le Tanit d'Or : Le Tanit d'Argent : Les initiés (Inxeba), de John Trengove - Afrique du Sud
Le Tanit de Bronze : Volubilis, de Faouzi Bensaidi - Maroc
PRIX DE LA Meilleure INTERPRETATION MASCULINE : Abdel Moneem Chwayet pour son rôle dans Mustapha Z de Nidhal Chatta
Prix de la MEILLEURE INTERPRETATION FEMININE : Véronique Tchanda Beya pour Félicité d'Alain Gomis - Sénégal
PRIX DU MEILLEUR SCENARIO: Vent du nord, de Walid Mattar - Tunisie
PRIX DE LA MEILLEURE MUSIQUE ORIGINALE : Félicité, d'Alain Gomis - Sénégal
PRIX DE LA MEILLEUR IMAGE: The train of salt and sugar, de Licinio Azevedo - Mozambique
PRIX DU MEILLEUR MONTAGE : En attendant les hirondelles, de Karim Moussaoui - Algérie


Hector TOVIDOKOU

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