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Ma belle-mère, Ma Coépouse, de Moussa Hamadou Djingarey, Niger
Quand l'amour triomphe des préjugés
critique
rédigé par Souley Moutari
publié le 02/03/2019
Souley Moutari est rédacteur à Africiné Magazine
Souley Moutari est rédacteur à Africiné Magazine
Moussa Hamadou Djingarey, réalisateur nigérien
Moussa Hamadou Djingarey, réalisateur nigérien

Sortie en 2018, la fiction de 75 minutes du réalisateur nigérien Moussa Hamadou Djingarey, est en projection panorama au FESPACO 2019.


Tourné en langues Haoussa et Français, à Agadez, ville du nord Niger, Ma belle-mère Ma Coépouse porte sur la vie d'un jeune couple, Raicha une femme touarègue de 25 ans, mariée à Hamada, un instituteur d'une autre ethnie. La vie paisible que mène les amoureux sera mise à rude épreuve par Agaïsha, la mère de Hamada qui, obnubilée par ses préjugés contraint son fils à mettre fin à son mariage avec Raicha.






Le couple a dû recourir à un plan très "théâtral", en simulant un divorce avec la complicité d'Aghali, le mari de la mère de Hamada. Le stratagème comporte un arrangement qui fait de Raicha la seconde épouse d'Aghali.
A la fin, la mère de Hamada constatera que sa coépouse n'est rien d'autre que l'ex-femme de son fils. La vieille finit par craquer, suppliant la jeune Raicha de divorcer et de reprendre son mari Hamada, jurant d'oeuvrer à la tranquillité de leur couple.
Le film donne une leçon aux belles-mères du genre mégère. La vieille femme, confrontée au casse-tête de la vie polygamique avec son ex belle-fille comme coépouse, est d'un comique hilarant. Ladite belle-fille s'amuse à agacer la vieille Agaisha avec ses coquetteries et cette dernière s'efforce de les contrer maladroitement…

Avec Ma belle-mère Ma Coépouse le réalisateur Moussa Hamadou Djingarey semble opérer un changement de registre dans ses fictions. Comparativement à Hassia, amour ou châtiment ou Le pagne dans lesquels le réalisateur est sur des sujets qui évoquent surtout la souffrance, causée par le mariage précoce et forcé, le viol et leurs conséquences, ce dernier film a tout d'une comédie, même si on y retrouve les thèmes des films précédents : le mariage, la femme, la famille, la tradition, la religion.

Le film met également en lumière la vieille ville d'Agadez. Il filme admirablement cette ville dont certains quartiers sont inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO. Sa mise en scène favorise un jeu juste pour des acteurs que l'on voit à l'écran pour la première fois. Il s'agit de Aboubacar Hamma, Mariama Boukari, Djamila Almoctar, Bachir Djibo, qui font montre de talent et de maitrise de leurs rôles.

Souley Moutari (Niger)

Africiné Magazine No.3 - Vendredi 1er Mars 2019, page 4 /// 26è FESPACO

Ce magazine est publié par la Fédération Africaine de la Critique Cinématographique (FACC / AFFC). La publication a été rendue possible grâce au soutien de l'OIF, Africalia Belgium, le Goethe-Institut et l'Ascric-B. Il est réalisé par un collectif de 42 journalistes provenant de 23 pays.

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