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Papicha, de Mounia Meddour (Algérie)
Les Résistantes
critique
rédigé par Fatou Kiné Sène
publié le 15/06/2019
Fatou Kiné Sène est rédactrice à Africiné Magazine
Fatou Kiné Sène est rédactrice à Africiné Magazine
Mounia Meddour, réalisatrice et scénariste algérienne
Mounia Meddour, réalisatrice et scénariste algérienne
Scène du film
Scène du film
Scène du film
Scène du film
Scène du film
Scène du film
Scène du film
Scène du film
Scène du film
Scène du film
Scène du film
Scène du film
Scène du film
Scène du film
Scène du film
Scène du film
Mounia Anna Meddour, sur le tournage
Mounia Anna Meddour, sur le tournage
Les actrices Amira Hilda Douaouda, Lyna Khoudri, Mounia Meddour (la réalisatrice), Shirine Boutella, Zahra Manel Doumandji, à Cannes 2019
Les actrices Amira Hilda Douaouda, Lyna Khoudri, Mounia Meddour (la réalisatrice), Shirine Boutella, Zahra Manel Doumandji, à Cannes 2019
Tayda Film
Tayda Film
Centre Algérien de Développement du Cinéma (CADC)
Centre Algérien de Développement du Cinéma (CADC)
Africiné Magazine, the World Leader (Africa & Diaspora Films)
Africiné Magazine, the World Leader (Africa & Diaspora Films)


La réalisatrice Mounia Meddour a choisi de placer son film dans l'Algérie des années 90. C'est une période appelée "la décennie sombre" et où les signes d'un radicalisme religieux s'annoncent. Elle y dresse le portrait de jeunes filles "libres", symbole d'une "résistance". Ce long métrage fiction était en compétition dans la catégorie "Un certain regard" au 72e festival international de Cannes (du 14 au 25 mai).
Papicha met en exergue le refus des femmes algériennes incarnée par Nedjma (Lyna Khoudri), une étudiante qui aspire à devenir styliste. Nedjma et ses amies dont Wassila (Shirine Boutella) vivent au campus universitaire où elles veulent mener une vie normale de jeunes filles partagées entre les études et les loisirs comme aller mais en cachette en boîte de nuit. Mais c'est sans compter avec cette montée d'un radicalisme naissant où d'autres femmes sèment la terreur dans le campus, imposent le voile intégrale aux filles en inondant d'affiches l'espace universitaire et s'opposent à ce que l'on enseigne pas dans une autre langue que la leur, l'arabe.






C'est dans cette ambiance de peur et de tiraillement qui ne vous lâche pas jusqu'à la fin que Nedjma et sa bande décident d'affronter les interdits après un évènement visant sa sœur Linda (Meryem Medjkane). Elles organisent un défilé de mode contre vents et marrés avec des tenues confectionnées avec de l'haik, l'étoffe traditionnelle du pays.

Dans Papicha (terme désignant les jeunes filles d'Alger), un film de plus d'une heure (1h46), la réalisatrice Mounia Meddour magnifie le refus des Algériennes bafouées dans leur dignité et refusant de se soumettre à des lois dictées au nom de la religion musulmane. Mais elle peint aussi l'attitude des hommes artisans de cette violence physique et verbale envers les femmes. Elle montre aussi ceux qui préfèrent s'en aller ailleurs pour fuir cette situation plutôt que de faire face. Cette période ‘'sombre'' de l'Algérie qui a marqué des cinéastes comme Yasmine Chouikh avec son film Jusqu'à la fin des temps continue de marquer encore d'autres dont Mounia Meddour qui relate un peu son histoire personnelle. Ce qui fait l'originalité du film, c'est la manière de le raconter. Même si les films partagent cette même période sombre de l'Algérie, chacun relate une histoire propre. Ce sont des regards différents de jeunes réalisatrices.



Kiné Sène

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