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EDITORIAL - Bulletin Africiné Magazine, n°4, samedi 02 mars 2019, Ouaga
critique
rédigé par Pélagie Ng'onana
publié le 05/09/2019
Pélagie Ng'onana est rédactrice à Africiné Magazine
Pélagie Ng'onana est rédactrice à Africiné Magazine
Apolline Traoré, réalisatrice et productrice burkinabèe (Desrances, 2019)
Apolline Traoré, réalisatrice et productrice burkinabèe (Desrances, 2019)
Scène du film Desrances
Scène du film Desrances
Scène du film Desrances
Scène du film Desrances
Xolile Tshabalala, actrice et productrice sud-africaine (Les Armes Miraculeuses, Cameroun / Afrique du Sud)
Xolile Tshabalala, actrice et productrice sud-africaine (Les Armes Miraculeuses, Cameroun / Afrique du Sud)
Xolile Tshabalala ("Lesedi, l'épouse") dans une scène du film Les Armes Miraculeuses, de JP Bekolo, en compétition au Fespaco 2019
Xolile Tshabalala ("Lesedi, l'épouse") dans une scène du film Les Armes Miraculeuses, de JP Bekolo, en compétition au Fespaco 2019


Les femmes sont passées à côté. 50 ans et pas d'Etalon de Yennenga féminin. Ce prestigieux trophée est pourtant symbolisé par une princesse, lance à la main, sur un étalon.
Image forte qui représente en même temps la femme puissante, conquérante et sexy. Cependant, en 26 éditions et 50 ans d'existence, pas une seule femme n'a accédé à la première marche du podium
au Fespaco. Même la décision prise par le comité d'organisation en 2013, de féminiser les présidences des jurys n'a pas pu faire de miracles.
L'étalon prend le dessus sur la princesse au fil des éditions. Cette année, sur 20 longs métrages en compétition, les espoirs de la gent féminine
reposaient sur quatre réalisatrices issues du Burkina Faso, de l'Algérie, du Maroc et du Kenya. Malgré cette présence féminine, cette précieuse distinction échappe pour la 26ème fois aux femmes.
Sinon c'est quoi le problème ? Y en a-t-il d'ailleurs un ? Bien sûr qu'il y a un problème, va rétorquer Apolline Traoré en lice pour l'Etalon. Elle porte la voix de bon nombre qui soutiennent qu'il n'y a pas de parité pour le métier de réalisatrice. Inégalité salariale, abus, chantage, crise de confiance…






Les dames du cinéma partent donc déjà défavorisées. Conséquences : faible production et qualité approximative. Critères qui rendent réfractaire l'étalon. Les réalisatrices devraient-elles d'abord dealer avec tous ces démons qui polluent leur environnement avant d'espérer ce sacre ? On note pourtant depuis une dizaine d'années, tout au moins, des productions à fort budgets portées par des dames. Si l'on veut, hormis le Maghreb où le cinéma fait par les femmes n'a résolument plus
rien à envier à celui produit par le sexe opposé, on vit une véritable sècheresse chez les consoeurs d'une grande partie du continent.
Et le Fespaco qui a pendant longtemps évolué avec l'Afrique noire, aurait été naïf d'espérer un Etalon féminin. On reste tout de même interpellé par cette interrogation basique mais troublante de l'actrice et productrice sud-africaine Xolile Tshabalala, "depuis cinquante ans, il n'y a pas une seule femme qui puisse raconter une assez belle histoire pour gagner le Fespaco ?".

Pélagie Ng'onana (Cameroun)

Ce magazine est publié par la Fédération Africaine de la Critique Cinématographique (FACC). La publication a été rendue possible grâce au soutien de l'OIF, Africalia Belgium, le Goethe-Institut et l'Ascric-B. Il est réalisé par un collectif de 42 journalistes provenant de 23 pays.

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