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Sukari, de Hatibu Yusuph Madudu
Projection dans l'avenir
critique
rédigé par Pierre Patrick Touko
publié le 27/12/2019
Pierre Patrick Touko est rédacteur à Africiné Magazine
Pierre Patrick Touko est rédacteur à Africiné Magazine
Hatibu Y. Madudu, réalisateur tanzanien
Hatibu Y. Madudu, réalisateur tanzanien
Scène du film
Scène du film
Africiné Magazine, the World Leader (Africa & Diaspora Films)
Africiné Magazine, the World Leader (Africa & Diaspora Films)


Hatibu Yusuph Madudu est un réalisateur tanzanien qui offre aux cinéphiles une belle occasion de regarder son court métrage pendant le Fespaco.
Le film parle en seulement 17 minutes de la projection de ce que la Tanzanie pourrait être en 2030. Selon les projections, 42% de la population résidera en Afrique. A ce moment, les jeunes feront face à des difficultés et à une pression économique. Ils seront obligés de prendre une décision concernant leur avenir.






Ce court métrage plante le décor avec une image de tristesse, celle d'une femme enceinte malade coincée dans sa chambre à coucher. Elle vomit et manque manifestement d'une assistance réelle et consistante aussi bien sur le plan nutritionnel que sur le plan moral. Lors de la révélation de son mari, on constate qu'ils sont pauvres et n'ont même pas assez d'argent pour subvenir à leurs besoins. Les flash backs montrent qu'ils étaient assez heureux avant qu'elle ne tombe enceinte.

Le réalisateur tanzanien donne son point de vue sur ce qu'il appelle dans le film''le leadership irresponsable qui donne une place prépondérante à certains jeunes et oblige d'autres à entrer dans la débauche". Ce film est une projection selon le réalisateur de ce qui va peut-être se passer en
2030. Progressivement par un rôle joué par Madudu Hatibu, le réalisateur en prenant l'engagement de jouer ce rôle dans son propre film transparaît comme une espèce d'introspection et de rétrospection sur ses attentes, car, il démontre à suffisance la faiblesse des jeunes désoeuvrés face aux choix qu'ils finissent par adopter à cause de la galère ambiante. L'Afrique est-elle assez consciente de son implication dans la survie du monde en tant que continent qui sera le plus peuplé de jeunes 2030, comme un endroit incontournable où, le reste du monde viendrait puiser la puissance nécessaire pour assouvir des besoins multiformes basés sur la ressource humaine?

Le réalisateur n'étend pas son oeuvre sur la qualité de l'image et du son, mais, privilégie l'histoire et les séquences d'extrêmes désespoirs qui attirent l'attention des cinéphiles. Par ailleurs, en scrutant la psychologie de l'auteur qui prend part à son oeuvre, on aurait cru qu'il est un spécialiste des films d'auteurs, car, le cinéphile reste un peu pantois lorsqu'il regarde le film au premier degré. Est-ce une façon d'adouber la pensée dadaïste qui prônait le rejet des expressions traditionnelles basées sur du''déjà vu?'' ou simplement une autre manière de rejoindre le groupe du mouvement fluxus dont le leitmotiv des années 1960 était de reconnaître l'artiste comme quelqu'un qui a un statut et qui doit être compris et suivi même dans les cas de dénonciation ?

Néanmoins ce court métrage est une voie qui mènera forcément à l'identification et la prise de conscience des Africains version 2030.

Pierre Patrick Touko (Cameroun)

Africiné Magazine, No4, Samedi 02 mars 2019, page 2 /// 26è FESPACO

Ce magazine est publié par la Fédération Africaine de la Critique Cinématographique (FACC / AFFC). La publication a été rendue possible grâce au soutien de l'OIF, Africalia Belgium, le Goethe-Institut et l'Ascric-B. Il est réalisé par un collectif de 43 journalistes provenant de 22 pays.

Directeur de Publication : Khalil Demmoun

Comité de Rédaction
Sid-Lamine Salouka
Abraham Bayili
Ahmed Shawky
Robert Mukondiwa
Fatou Kiné Séne
Pélagie N'Gonana
Charles Ayetan
Yacouba Sangaré
Espéra Donouvossi

LES 43 PARTICIPANTS À L'ATELIER DE LA CRITIQUE AU FESPACO 2019
1. Abou ADAM (Côte d'Ivoire)
2. Anita AFATCHAO (Togo)
3. Charles AYETAN (Togo/ Bureau FACC)
4. Marco Ibrahima Sory BAH (Guinée Conakry)
5. Alceny Saïdou BARRY (Burkina-Faso/ASCRIC-B)
6. Abraham BAYILI (Burkina-Faso/ASCRIC-B)
7. Eugénie BILLA (Burkina-Faso /ASCRIC-B)
8. Aboubakar CISSÉ (Burkina-Faso /ASCRIC-B)
9. Rodéric DÉDÉGNONHOU (Bénin)
10. Khalil DEMMOUN (Maroc, Bureau FACC)
11. Espéra DONOUVOSSI (Bénin/ Bureau FACC)
12. Sahar EL ECHI (Tunisie)
13. Salimata FOFANA (Mali)
14. Falila GBADAMASSI (France / Diaspora)
15. Cornélia GLÉLÉ (Bénin)
16. Youssoufa HALIDOU HAROUNA (Niger), Commissaire Facc
17. Victor KABRÉ (Burkina-Faso /ASCRIC-B)
18. Polly KAMUKAMA (Ouganda)
19. Annick Rachel KANDOLO (Burkina-Faso /ASCRIC-B)
20. Alassane KÉRÉ (Burkina-Faso /ASCRIC-B)
21. Marcel KPOGODO (Bénin)
22. Renate LEMBA MUKOKO (RD Congo)
23. Aïssatou LY (Sénégal)
24. Nadege MBABAZI (Rwanda)
25. Josué MÉHOUENOU (Bénin)
26. Mwenda MICHENI (Kenya)
27. Souley MOUTARI (Niger)
28. Robert Garikai MUKONDIWA (Zimbabwe)
29. Ruth MYGNOLET SANDZOU (Gabon)
30. Yero Hamel N'DIAYE (Mauritanie)
31. Pélagie NG'ONANA (Cameroun/Bureau FACC)
32. Chinyere OKOROAFOR (Nigéria)
33. Aliou OURO TCHITCHIRI (Togo)
34. Fatoumata SAGNANE (Guinée / Commissaire FACC)
35. Sid-Lamine SALOUKA (Burkina-Faso/ Formateur)
36. Yacouba SANGARÉ (Côte d'Ivoire / Bureau FACC)
37. Annick SEDSON (Madagascar)
38. Fatou Kiné SÈNE (Sénégal/ Bureau FACC)
39. Ahmed SHAWKY (Egypte)
40. Rachel SOMÉ (Burkina-Faso /ASCRIC-B)
41. Pierre Patrick TOUKO (Cameroun)
42. Franklin UGOBUDE (Nigéria)
43. Patrick Hervé YOBODE (Bénin)

Mise en page : Korotimi Sérémé
Impression : IGIP +226 70 15 15 80

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