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Feathers : chronique stoïque d'une implacable émancipation
critique
rédigé par Falila Gbadamassi
publié le 15/07/2021
Falila Gbadamassi est rédactrice à Africiné Magazine
Falila Gbadamassi est rédactrice à Africiné Magazine
Omar El Zohairy, réalisateur égyptien
Omar El Zohairy, réalisateur égyptien
Scène du film
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"Feathers", le premier film l'Egyptien Omar El Zohairy, a décroché le 14 juillet 2021 le Grand Prix Nespresso. La singularité de ce récit d'une femme qui se libère aura conquis, à raison, le jury de la Semaine de Critique.

Que faire quand votre mari (Samy Bassouny) autoritaire est transformé en poule le jour de l'anniversaire de votre fils de quatre ans ? L'évidence répond à l'absurdité de la situation : la vie doit continuer. D'autant que votre compagnon, qui vous donnait l'argent au compte-gouttes, vous laisse par ailleurs criblée de dettes. Après de multiples tentatives, les unes plus farfelues que les autres, pour que la poule redevienne un être humain, la mère (Demyana Nassar) doit se résoudre à trouver des solutions pour survivre avec ses trois enfants.



Les vautours autour d'elle sont nombreux et chacun y va de sa stratégie pour exploiter la faible chose qu'elle semble être devenue. Cependant, stoïque et résiliente, la femme dont le mari est devenu une poule fait face au quotidien en se fortifiant chaque jour un peu plus et en trouvant les moyens de se débarrasser d'un système oppressant grâce à de nouveaux alliés.

La géniale mise en scène d'Omar El Zohairy tient en un mot : son cadre. A chaque plan ou presque, il raconte la vie étriquée de cette famille, qui survit, en l'enfermant dans l'écran. C'est ce dispositif qui fait de son premier long métrage de fiction un film singulier et puissant. Feathers est la chronique aride, rigide et efficace de la vie d'une femme qui s'émancipe malgré elle, après avoir subi l'autoritarisme d'un homme vain. Quelle que soit la situation, la nouvelle cheffe de famille ne cille pas et ne vacille pas pour le salut de tous les siens.

"Je suis obsédé par les anti-héros", confiait Omar El Zohairy à (Afrik.com) en 2014 alors que son court second court-métrage, The Aftermath of the Inauguration of the Public Toilet at Kilometer 375, devenait le premier film égyptien sélectionné à la Cinéfondation du Festival de Cannes. De retour sur la Croisette, il confirme son parti pris pour mieux mettre en exergue une héroïne. L'ancien assistant-réalisateur de Yousry Nasrallah, entre autres, atteste avec Feathers que la relève est bien assurée, et même avec panache, au sein d'une industrie cinématographique majeure sur le continent africain.

Falila Gbadamassi, correspondante spéciale

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