Sélectionné pour être le film d'ouverture du Festival international de Durban, La vallée des aigles (1h30, 2020) du cinéaste camerounais Olivier Assoua est à la fois un drame social et un thriller.

En tant que drame social, La vallée des aigles (The Eagle's Nest) traite de divers problèmes qu'on retrouve chez les sociétés africaines, entre autres la pauvreté. Poussées par la misère, Paris et Samantha, les protagonistes du film, s'adonnent à la prostitution. Un soir, un homme nommé Hakeem les invite pour une partouze bien payée qu'elles acceptent volontiers. Soudain, avant de passer à l'acte, ce dernier s'effondre, victime d'une overdose des drogues qu'il a consommées. Avant de partir précipitamment, les deux amies découvrent l'importante somme d'argent d'Hakeem qu'elles décident d'emporter et de se partager. Paris se servira de sa part pour faire son passeport et pour se payer un voyage en Europe. Olivier Assoua y dénonce là encore la pauvreté qui pousse la jeunesse africaine en quête d'un meilleur avenir à émigrer.



Mais tandis que le départ de Paris approche, un voleur fait irruption dans sa maison, tue sa mère, sa petite sœur et la laisse pour morte. Elle se rétablit grâce à l'aide de son ami Obama, un étudiant en soin infirmier. Avec la collaboration de Samantha, Paris entreprendra une quête pour retrouver ce qu'elle a perdu et pour se venger du voleur qui a massacré sa famille. Tel est le côté thriller de La vallée des aigles.
Grâce à un scénario brillamment écrit, le film parvient à entretenir le suspense et à susciter la surprise. Les rebondissements imprévisibles et convaincants suscitent à chaque fois un accroissement de curiosité. Une attention permanente qui se trouvera récompensée par un climax et un dénouement des plus inattendus.

La vallée des aigles montre à quel point l'avidité pour l'argent peut dépraver les hommes. Ce qui confirme la réplique de Paris lors d'un dialogue avec Obama : "Quand il s'agit d'argent, tout le monde est capable du pire".

Aina Randrianatoandro

This story emanates from the Talent Press, an initiative of Talents Durban in collaboration with the Durban FilmMart. The views of this article reflect the opinions of the film critic Aina Randrianatoandro. Mentors: Djia Mambu & Wilfred Okiche.
In Partnership with Africiné Magazine (Dakar).