AFRICINE .org
Le leader mondial (cinémas africains & diaspora)
Actuellement recensés
24 940 films, 2 562 textes
Ajoutez vos infos
Les Trois Lascars : Quand la Tchiza est aux commandes
critique
rédigé par Tatiana Ngnombouowo Kuessie
publié le 05/12/2021
Tatiana Kuessie est rédactrice à Africiné Magazine
Tatiana Kuessie est rédactrice à Africiné Magazine
Boubakar Diallo, réalisateur burkinabé
Boubakar Diallo, réalisateur burkinabé
Scène du film
Scène du film
Scène du film
Scène du film
Scène du film
Scène du film
Scène du film
Scène du film

Le long métrage de réalisateur burkinabé Boubakar Diallo - nominé pour l'Étalon d'or de Yennenga à la 27ème édition du Fespaco - traite de l'infidélité dans les couples et son impact dans un foyer conjugal.

Le phénomène de la "Tchiza" est bien connu des pays africains. C'est une expression utilisée (au Burkina Faso) pour qualifier les maîtresses (amantes) des hommes mariés. L'évocation de cette expression rime avec la tromperie et l'infidélité. C'est d'ailleurs ce que nous propose le réalisateur burkinabé Boubakar Diallo dans son long métrage intitulé Les Trois Lascars, en Première Mondiale au Fespaco 2021, en compétition officielle.

Le film est une comédie dans laquelle les cinéphiles découvrent le pouvoir de la "Tchiza", au-delà de l'infidélité des couples. Elle exerce un pouvoir sur un homme marié et affecte le foyer conjugal de ce dernier. Les Trois Lascars c'est l'histoire de trois voisins à Ouagadougou (Momo, Idriss et Willy). Sous les pressions de leur "Tchiza" respective, ils décident d'aller passer un weekend amoureux à Abidjan, en Côte d'Ivoire. Pour ce faire, chaque homme doit trouver un alibi pour justifier son voyage à sa femme. Malheureusement, l'avion va faire un crash et les trois hommes qui n'ont jamais embarqué sont désormais considérés morts pour leurs famille.

La thématique autour de l'infidélité n'est pas nouvelle, mais la particularité réside dans le choix de cette appellation des "maitresses" devenue "Tchiza" dans certains pays d'Afrique. En fait, cette appellation qui est nouvelle pour certains pays d'Afrique peut changer en fonction de l'espace géographique. Au Cameroun par exemple, la "Tchiza" est également connue sous l'appellation "Djomba".
Devenue tendance, cette appellation est aussi synonyme d'un train de vie élevé. Ainsi dans le film, on retrouve des hommes riches avec de belles maisons, un décor de qualité, des costumes chics et class, du "bling bling", un maquillage relevé et de belles coiffures, etc. Bref, tout ce qui sublime la "Tchiza". Elle se retrouve dans son environnement avec des hommes bourgeois qu'elle contrôle. Des endroits de luxe à Ouagadougou que les plans d'ensemble présentent bien. Des plans à travers lesquels l'on découvre aussi la culture et les spécificités du Burkina Faso. Le réalisateur zoome aussi sur l'utilisation des smartphones et l'importance du réseau interne.
Le film grand public est conté de façon linaire. Il est passionnant, sensuel et comique. Il est centré sur les "Tchizas" qui se servent de leur pouvoir de séduction pour arriver à leur fin. Les hommes n'ont en réalité pas parole. La force se trouve dans son casting. Les acteurs interprètent bien leurs rôles face aux situations qui se présentent à eux.
Qu'on soit en joie ou en détresse, les expressions faciales sont naturelles et réelles. Un excellent casting constitué des comédiens burkinabés et ivoiriens. Par ailleurs, le film a des incompréhensions et certains scénarios ne se suivent pas.
Il y a des sautés. On peut le voir avec la scène où on annonce à Momo le décès de sa femme. Elle est directement suivie contre toute logique, de la scène où celui-ci retourne vers elle pour s'excuser.

Tatiana Ngnombouowo Kuessie (Cameroun)

Films liés
Artistes liés
Structures liées
événements liés