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LE RETOUR, une fable initiatique très Western
Film d'Isabelle Christiane Kouraogo (Côte d'Ivoire, 17')
critique
rédigé par Ansoumana Dasylva
publié le 06/01/2022
Isabelle Christiane KOURAOGO, réalisatrice ivoirienne
Isabelle Christiane KOURAOGO, réalisatrice ivoirienne

Salimata, une Sénégalaise faisant ses études au Maroc, décide de retourner au pays pour voir sa mère dans une situation critique. Que lui réserve ce voyage périlleux faute de moyens ?

Passionnée de cinéma et de numérique depuis son enfance, Isabelle Kouraogo, originaire de Côte d'Ivoire, s'est lancée dans la réalisation. Après un début de carrière dans le milieu de la télévision, et voulant se consacrer au cinéma, elle est allée l'étudier à l'École Supérieure des Arts Visuels de Marrakech (ESAV).

Sans doute est-ce la raison pour laquelle elle réalise Le Retour, où l'on retrouve une jeune Sénégalaise qui part en stop du Maroc pour passer la frontière Mauritanienne et rejoindre sa mère malade. Ce retour au pays sans moyens la confronte à la crainte des chauffeurs inconnus, à commencer par Rachid qui la prend dans sa camionnette, engage la conversation et commence à lui faire des propositions pas claires. Une sorte de rodéo des sentiments se met alors en place entre Salimata, à la fois méfiante et triste, sur une route sinueuse et désertique.

Elle ne manque pas de de courage et de détermination. Mais entre le squelette en pendentif dans le camion et le revolver repéré dans la boîte à gants, on sent bien que c'est la mort qui la menace. Isabelle Kouraogo puise dans les codes à la fois du western et du suspense hitchcockien pour orchestrer la confrontation entre les deux protagonistes qui sortent à peine du huis-clos de la cabine du conducteur, jusqu'à une altercation tendue. C'est alors qu'une inversion déterminante se produit qui fait du Retour une fable initiatique jusqu'à un final lui aussi très western.

Tendu, poignant, passionnant et très maîtrisé, le film nous tient en haleine pour nous proposer un retournement tout en subtilité qui met en avant l'apport des cultures noires dans une société en perte de ses valeurs morales.

Ansoumana DASYLVA
Mamadou BÂ
Babacar FADERA

Article rédigé dans le cadre de l'Atelier Dakar Court 2021 / FACC.
Atelier de formation en critique cinématographique dirigé par Olivier Barlet et Baba Diop, organisé à l'occasion de la 4è édition du Festival de Dakar Court par le Festival et la Fédération Africaine de la Critique Cinématographique (FACC, Dakar).

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