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HARKA : dans les flammes du désespoir
En première Mondiale, le jeudi 19 mai 2022, Cannes
critique
rédigé par Falila Gbadamassi
publié le 24/05/2022
Falila Gbadamassi, rédactrice à Africiné Magazine
Falila Gbadamassi, rédactrice à Africiné Magazine
Lotfy Nathan, réalisateur et scénariste égyptien américain
Lotfy Nathan, réalisateur et scénariste égyptien américain
Scène du film
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Cannes 2022
Cannes 2022

Le cinéaste américain d'origine égyptienne Lotfy Nathan propose une immersion dans le spleen d'Ali, un jeune Tunisien cherchant à fuir son pays natal qui le traite avec indifférence. Le film est en compétition à Un Certain Regard.

Incarné par le comédien Adam Bessa, Ali vend illégalement de l'essence pour gagner un peu d'argent. Sa vie ne rime à rien, et comme beaucoup de jeunes Tunisiens confrontés au chômage, il rêve d'autres horizons de l'autre côté de la Méditerranée. Mais la disparition de son père fait de lui le nouveau chef de famille. Il a désormais la charge de ses deux sœurs, Sarra (Ikbal Harbi) et Alyssa (Salima Maatoug), la petite dernière qui veille pourtant sur Ali comme une mère.



Les maigres revenus du jeune homme et la menace de ne plus avoir un toit n'arrangent rien à la révolte qui bouillonne en lui. A chaque nouvelle injustice, Ali se rapproche du point de rupture. En Tunisie, une décennie après la révolution que l'immolation par le feu de Mohamed Bouazizi, jeune vendeur de fruits et légumes, a lancée en décembre 2010, le statu quo semble être de mise pour la plupart des jeunes.

C'est un ras-le-bol permanent qui se lit sur le visage d'Ali qui ne dit mot ou presque. Et comme pour contrebalancer le silence buté de son héros, Nathan a recours à un narrateur qui éclaire quelque peu l'arme tourmentée de ce personnage au destin contrarié. Le cinéaste met en scène un Ali qui joue avec le feu, au sens propre comme au sens figuré. Peut-être sa façon à lui de trouver un sens à un quotidien immuable que Lotfy Nathan rend palpable par la répétition des images qui le décrivent. C'est aussi de façon graduelle que le réalisateur montre qu'Ali perd pied. Le monde parallèle du jeune homme se fait ainsi plus présent à l'écran. Le drame qui se noue semble inexorable et n'émeut personne dans la localité où vit le jeune homme. Comme quand il se fait racketter encore une fois par un policier et que cette fois-ci, il veut dénoncer la corruption ambiante et réclamer justice. Ces cris résonnent alors dans l'indifférence générale. Harka ne laisse ainsi place à aucune forme d'espoir. La fatalité en est l'unique leitmotiv.

Falila Gbadamassi, correspondance spéciale

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