Le premier long métrage de la cinéaste franco-tunisienne Erige Sehiri est projeté à la Quinzaine des réalisateurs.
C'est jour de cueillette pour Fidé et sa bande formée par Melek, sa sœur, Sana et Mariam. Mais se retrouver sous les figuiers pour ces jeunes Tunisiennes semble surtout être l'occasion de passer en revue leur vie amoureuse, ou du moins tenter de la (re)construire. Les scènes de travail de cette main d'œuvre agricole s'alternent avec les conversations des jeunes femmes entre elles ou leurs alter égo masculins. Melek retrouve ainsi un ancien amour, Abdou, qui a disparu de la circulation du jour au lendemain. Dans les yeux de la jeune femme, on peut encore lire les vestiges de l'amour. Quant à Firas et Sana, la relation s'amorce…
Dans ce huis clos que constitue ce champ de figues, Erige Sehiri brosse des portraits de femmes et d'hommes dont une tranche de vie se joue sous ces arbres. Pour certains parce que ce travail est une nécessaire source de revenus. La gravité de la séquence où les ouvriers reçoivent leur paie côtoie ainsi la légèreté d'une autre où les quatre héroïnes se font de nouveau belles après leur journée de travail. Leurs gestes et leurs visages sont alors scrutés, dans leur moindre détail, par la caméra d'Erige Sehiri.
En filmant au plus près les seconds, la réalisatrice semble vouloir offrir au spectateur une rencontre personnelle avec chacune et chacun de ses personnages. Au final, le long métrage de la réalisatrice franco-tunisienne se résume à une chronique douce-amère autour du sentiment amoureux, envahie par un brin de torpeur estivale.
Falila Gbadamassi, correspondance spéciale