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Ahmed Shawky, premier Africain à présider le Jury de la Critique à Cannes : une "passionnante" responsabilité
En Afrique, "nous essayons de pousser les critiques dans chaque pays à former une fédération ou une association pour rejoindre la Fipresci"
critique
rédigé par Falila Gbadamassi
publié le 28/05/2022
Ahmed Shawky, Président du Jury, le 28 mai, à la remise des prix Fipresci, Cannes 2022
Ahmed Shawky, Président du Jury, le 28 mai, à la remise des prix Fipresci, Cannes 2022
Falila Gbadamassi, rédactrice à Africiné Magazine
Falila Gbadamassi, rédactrice à Africiné Magazine
Jihane Bougrine (critique marocaine), membre du Jury FIPRESCI, Cannes 2022
Jihane Bougrine (critique marocaine), membre du Jury FIPRESCI, Cannes 2022
Youssoufa Halidou Harouna (Niger), membre du Jury FIPRESCI, Cannes 2022
Youssoufa Halidou Harouna (Niger), membre du Jury FIPRESCI, Cannes 2022
Tarik Saleh, réalisateur et scénariste égyptien suédois
Tarik Saleh, réalisateur et scénariste égyptien suédois
Le réalisateur égyptien Yousry NASRALLAH, Président du Jury Cinéfondation & Courts métrages, Festival de Cannes 2022
Le réalisateur égyptien Yousry NASRALLAH, Président du Jury Cinéfondation & Courts métrages, Festival de Cannes 2022
Cannes 2022
Cannes 2022
Association des Ciné-clubs et Critiques de Cinéma du Niger (ACCCCN)
Association des Ciné-clubs et Critiques de Cinéma du Niger (ACCCCN)
Centre National du Cinéma Egyptien
Centre National du Cinéma Egyptien

Le critique égyptien Ahmed Shawky est le président du jury de la Fédération internationale de la presse cinématographique (Fipresci) de la 75e édition du Festival de Cannes. Avec Jihane Bougrine du Maroc et Youssoufa Halidou Harouna du Niger, qui n'a pu faire le déplacement à Cannes pour des raisons familiales, ils représentent le continent africain dont un ressortissant préside pour la première fois le jury de la critique internationale.
Les autres membres du jury cannois sont Mariola Wiktor (Pologne), Nathalie Chifflet (France), Emanuel Levy (Etats-Unis), Simone Soranna (Italie), Magali Van Reeth (France) et Bidhan Rebeiro (Bangladesh). Pendant le Festival de Cannes, la Fipresci décerne trois prix : un pour le meilleur film en compétition, un pour le meilleur film dans Un Certain Regard et un pour le meilleur premier film présenté à Quinzaine et à la Semaine de la critique, les sections parallèles du Festival de Cannes.
Rencontre avec Ahmed Shawky, qui est également Vice-Président de la Fédération africaine de la critique cinématographique (FACC, Dakar), sur la Croisette.

Il semble que c'est la première fois qu'un critique africain est président du jury de la Fipresci à Cannes ? Si c'est le cas, qu'est-ce que cela fait d'être un pionnier ?

Pour autant que je sache, oui ! C'est passionnant en fait. Et quand on m'a demandé d'être président du jury à Cannes, j'ai dit oui sans hésiter ! C'est une grande responsabilité. Mais tous les membres du jury sont très professionnels ! Ce sont de grands critiques de cinéma. Tout le monde sait comment les choses fonctionnent.
Le jury est composé de 9 membres mais il est divisé en 3 sous-jurys dont la composition est la suivante : 3 pour la compétition principale, 3 pour Un Certain Regard et 3 pour la Quinzaine et la Semaine de la critique. Les critiques du dernier sous-jury ne regardent que les premiers longs métrages car le nombre de films est très important.



En tant qu'Égyptien, il est normal d'être un pionnier en tant que président du jury du Fipresci puisque votre pays est un pionnier en matière de cinéma sur le continent africain…

D'une certaine manière (sourire)… Ce n'est plus aussi glamour qu'avant mais c'est vrai que l'Egypte compte parmi les premiers pays qui ont développé une industrie cinématographique.

Et vous n'êtes pas le seul Egyptien sur la Croisette…

Effectivement, il y a Tarik Saleh (réalisateur du film Boy from Heaven, en lice pour la Palme d'or, NDLR). Yousry Nasrallah est président du jury de la Cinéfondation et des courts métrages.

Dans votre jury, il y a trois critiques africains : vous, Jihane BOUGRINE du Maroc et Youssoufa HALIDOU HAROUNA du Niger. Ce dernier n'a pas pu être là. Pourquoi ?

Malheureusement, Youssoufa a perdu son frère et il n'a pas pu être présent à Cannes. Ce sont les deux autres jurés de son sous-jury qui vont donc décider.

Etre critique est un métier difficile en Afrique. La plupart des critiques ne peuvent pas faire leur travail parce qu'il y a peu de films à critiquer, pas de production. En quoi la Fipresci peut changer la donne ?

Il n'y a pas que la production. Il s'agit aussi de la capacité à former une association (parce que la Fipresci est une fédération d'associations). Il faut une association pour y adhérer et beaucoup de pays africains n'en possèdent pas.

C'est pourquoi nous travaillons avec l'Afrique - je suis responsable du monde arabe où il n'y a des associations de ciritiques qu'en Égypte, au Maroc et en Tunisie. Nous essayons de pousser les critiques dans chaque pays à former une fédération ou une association pour rejoindre la Fipresci. Mais, en même temps, nous continuons à inviter les critiques africains à titre individuel, à l'instar de Youssoufa.

Falila Gbadamassi, correspondance spéciale

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