AFRICINE .org
Le leader mondial (cinémas africains & diaspora)
Actuellement recensés
24 373 films, 2 562 textes
Ajoutez vos infos
Entretien avec Amayel Ndiaye, actrice de MAMI WATTA et réalisatrice de 20 courts-métrages
critique
rédigé par Mbaye Laye Mbengue
publié le 04/07/2022
Amayel Ndiaye, actrice, scénariste et réalisatrice sénégalaise
Amayel Ndiaye, actrice, scénariste et réalisatrice sénégalaise
Scène du film
Scène du film
Scène du film
Scène du film
Scène du film
Scène du film
Scène du film
Scène du film
Scène du film
Scène du film
Christian THIAM, réalisateur de "Mami Watta" (2021, Sénégal)
Christian THIAM, réalisateur de "Mami Watta" (2021, Sénégal)

Amayel Ndiaye joue le rôle de Délia dans Mami Watta. Elle a été très tôt passionnée par tout ce qui a trait à l'art, à la danse et au sport. Aujourd'hui actrice, scénariste et réalisatrice, elle incarne le rôle principal du long-métrage Mami Watta du réalisateur sénégalais Christian Thiam. Le film a été sélectionné dans 4 festivals internationaux : African International Film Festival (AFRIFF, Nigeria), African Film Festival New Zealand (AFFNZ, Nouvelle-Zélande), Montreal Independant Film Festival (Canada), Festival Ecrans Noirs (Yaoundé, Cameroun) et enfin au Festival International du Cinéma Africain de Khouribga (Maroc) où elle nous accorde une interview. ENTRETIEN

Qu'est-ce qui vous a donné envie de jouer ce rôle ?

Je suis toujours très sensible aux personnages de femmes qui se battent contre le patriarcat, ce qui était un point fort dans ce film. J'ai trouvé qu'il était bien écrit et j'avais envie de lui donner vie. Et je me suis reconnue dans certaines de ses réponses, de ses réactions. Donc, il y avait cette envie de chercher en moi les facettes qui pourraient éclairer ces parties d'elle qui étaient plus lointaines.



On voit que le personnage de Délia, était assez complexe avec des scènes de confrontation entre autres, aviez-vous le temps de faire des répétitions ?

On n'a pas eu le temps de faire des répétions, ce qui était difficile pour 9 jours de tournage. Après, étant une équipe très motivée, on avait cette envie de voir vivre le film et de le voir exister. Tous ensemble on a beaucoup travaillé. Bien évidemment, j'ai réalisé qu'il y avait certaines scènes clés où j'aurais aimé faire des répétitions mais j'ai pu décortiquer certains passages et les vivre justement, ce qui était des moments merveilleux.

La sororité a été assez présente dans le film. Qu'est-ce que ça vous a fait, en tant que femme, de montrer cela à travers le personnage ?

Alors, pour moi la sororité, le lien fort entre femmes, c'est quelque chose qui est infiniment importante, que ce soit pour des petits services ou dans d'autres situations. Ce qui s'est construit ces dernières années. J'avais envie de participer et de montrer ça dans une œuvre qui puisse toucher des gens et ça c'est fait de manière évidente.

Connaissiez-vous Déguène avant le film ? On sent qu'au-delà de l'acting, y avait quelque chose qui vous unissait et qui était très spontanée.

Je ne la connaissais pas du tout, après on savait d'avance qu'on allait jouer des meilleures amies, les personnages dont la relation change et devient plus forte, plus intense de par la situation dans laquelle elles sont (jugements de la société et pression de l'oncle de Délia avec l'aide de l'Imam et du prêtre). Du coup, dès le départ, on a vraiment plongé l'une dans l'autre en se racontant des secrets et vraiment proches et soudées. Ce qui nous a aidé à vraiment jouer.

La scène qui vous a marqué le plus dans le film ?

Je pense que c'est la scène où je sortais de l'eau, de se hisser sur une pirogue, sortir un gilet plein d'eau et dans lequel y avait une plaque de métal lourde. Ce n'était vraiment évident, physiquement, c'était trop dur. Et après la 5e prise - qui d'ailleurs est celle qui a été gardée - c'est là où j'étais le plus fatiguée, épuisée et plus dedans. C'est un symbole, et c'est un indice qui nous permette de comprendre le propos de l'histoire. Des gens se sont précipités vers moi car ils ne savaient pas que nous étions en tournage, ce qui m'a beaucoup plu. La première scène que j'ai jouée avec Ibrahima Mbaye (Diégane) était particulièrement forte aussi. Diégane me faisait déjà assez peur, avant même le tournage (rires).

Quelle est votre appréciation globale sur le festival ?

Positive, car j'ai déjà appris énormément de choses pour voir des films que je n'aurais certainement pas l'occasion de voir. Cela a été une occasion de profiter des masterclass et discuter avec les professionnels qui viennent de pays, de cultures et de mouvements cinématographiques différents. Donc je suis très contente de mon parcours en tant qu'actrice et réalisatrice.

En parlant de réalisation aviez-vous des projets en cours ? De long métrage exemple ?

Alors, je pense que ce sera une fiction documentaire. Un long ou court, ça dépend de l'histoire que je veux raconter et pas forcément de moi. J'ai des idées qui seraient plutôt des documentaires, d'autres fictions qui ont besoin d'une heure et demie pour se développer ou de comprendre etc... J'ai écrit un court métrage ; je suis en phase d'affinement et je suis actuellement à la recherche d'un producteur.

Qu'aviez-vous réalisé jusque-là, en termes de courts métrages ?

Disons, 20 courts-métrages à mon actif entre 45s et 10 Min qui sont autoproduits et qui sont pour moi des exercices qui ne seront pas forcément à un festival où à montrer au grand public. C'est en faisant qu'on apprend et ça a toujours été mon état d'esprit.

Est-ce votre premier long métrage en tant qu'actrice ?

Oui, c'était le premier long-métrage dans lequel, j'ai joué, mais j'avais joué dans des courts-métrages avant qui n'ont pas été produits.

Des leçons à tirer de Mami Watta ?

Je laisse le soin au public de découvrir ça (rires)

Propos recueillis par
Mbaye Laye MBENGUE

Films liés
Artistes liés
Structures liées
événements liés