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Festival du cinéma de femmes de Salé : rendez-vous en 2023, pour la 16ème édition
Le Palmarès complet du FIFFS 2022.
critique
rédigé par Amina Barakat
publié le 03/10/2022
FIFFS 2022, Salé, Maroc
FIFFS 2022, Salé, Maroc
Amina Barakat (Rabat), Rédactrice à Africiné Magazine
Amina Barakat (Rabat), Rédactrice à Africiné Magazine
Simone Bitton, réalisatrice marocaine-française. Elle est une des 5 récipiendaires d'un Hommage, à Salé 2022
Simone Bitton, réalisatrice marocaine-française. Elle est une des 5 récipiendaires d'un Hommage, à Salé 2022
Sarah Maldoror (1929-2020), réalisatrice, scénariste et productrice (Guadeloupe, France). Elle est récipiendaire d'un Hommage à Salé 2022
Sarah Maldoror (1929-2020), réalisatrice, scénariste et productrice (Guadeloupe, France). Elle est récipiendaire d'un Hommage à Salé 2022
Amal Temmar, actrice, scénariste et militante (Maroc). Elle est récipiendaire d'un Hommage à Salé 2022
Amal Temmar, actrice, scénariste et militante (Maroc). Elle est récipiendaire d'un Hommage à Salé 2022

Le verdict de la 15ème édition du festival international du film de femmes de Salé (FIFFS 2022), est tombé le soir du 1er octobre 2022. La semaine a été marquée par des activités riches et diversifiées, par la présence des personnalités et une programmation de films. Débats et discussions autour des films (documentaires, fictions, longs et courts métrages) ont étoffé la semaine.
Il s'y ajoute le volet de la signature de pas moins de sept livres. Certains de ces ouvrages sont sur le cinéma, d'autres sur la ville de Salé ou le Maroc : La critique cinématographique entre théorie et pratique (par Mohamed Benaziz), Fragments de mémoire cinématographique (Saad Chraibi), Femmes célèbres de Salé au XXème siècle (Mohammed Saàdiyin), L'ironie au temps de corona (Hassan Narrais), Zahrat Larnage (Hasnaa Chehabi), Une vie en blanc et noir (Aicha Ammor) et Sacrées femmes sur les pas des saintes du Maroc (Yasmina Sbihi).

Les heureuses lauréates de cette édition

Yngvild Sve FLIKKE, la réalisatrice norvégienne de Ninjababy (2021), a reçu le Grand prix du long métrage de fiction. Elena LÓPEZ RIERA décroche le Prix du jury pour son film El Agua (Espagne, France, Suisse, 2022). Le prix de la première œuvre va à Moja Vesna, de Sarah KERN (Slovénie/Australie, 2022).
Le Prix du meilleur rôle féminin est revenu (conjointement) aux deux actrices égyptiennes Bassant AHMED & Basmala ELGHAEISH, pour leur interprétation dans le film Souad (2021). Cette fiction est signée par la réalisatrice Ayten AMIN ; une coproduction entre l'Egypte, la Tunisie et l'Allemagne.
Quant au Prix du meilleur acteur, il a été remporté par Cristián JENSEN, pour son rôle dans le film Nos meilleurs jours / Nuestros días más felices (2021) de la réalisatrice Sol Berruezo Pichon-Rivière (Argentine, Italie).
En ce qui concerne le Prix du film documentaire, c'est Entre nous les femmes (Among Us Women), coréalisé par Sarah Noa Bozenhardt et Daniel Abate Tilahun (2021), qui a séduit le jury. C'est une coproduction germano- éthiopienne. Une Mention spéciale (documentaire) est allée au long métrage Pas de retour simple à la maison (No Simple Way Home) de la réalisatrice sud-soudanaise Akuol de Mabior, une coproduction entre le Sud Soudan et le Kenya.
Le Prix Jeune public est revenu respectivement au court métrage Et si jamais je m'en vais, de la réalisatrice marocaine Kaoutar Benjelloun et au long métrage Les Portes du ciel, du réalisateur marocain Mourad El Khaoudi.
Les organisateurs ont créé un Prix spécial (Prix de l'autre rive). Récompensant un producteur, pour "le film le plus paritaire au cinéma", il a été décerné au Marocain Driss Mrini (né à … Salé), pour le film qu'il a du rest réalisé : La montagne de Moussa (Jbal Moussa / Le Mont Moussa).

Des choix de programmation à saluer

Signalons que le président du festival, Nour Eddine Chmaoo, et le maestro de la programmation, Abdellatif Assadi, ont veillé à ce que le féminin soit au centre des intérêts. Le programme fait la part belle à la femme, en tant qu'actrice principale dans la société, vu son rôle dans la vie familiale et moteur actif de l'économie de chaque pays. Leurs choix se manifestent dans les thèmes des films programmés, visant au respect des droits des femmes et l'égalité des sexes.
L'importance de la femme dans le cinéma marocain (et africain d'une manière générale) ne fait que s'accroitre par son travail apprécié, primé et soldé par une reconnaissance de renommée internationale.

Cette édition a connu la participation de 26 films, représentant 19 pays européens, sud-américains, africains et asiatiques. Dix étaient en lice.
Le point phare de cette fête majestueuse était l'hommage rendu aux cinémas africains. Ils étaient représentés par plusieurs pays aux mille facettes sociales et culturelles dont le Burkina Faso, le Niger, le Gabon, le Kenya, Tchad et la République du Congo démocratique, ainsi que le Sénégal (pays invité en 2022), en plus du pays hôte qui est le Maroc.

Hommage à cinq femmes d'exception

Cinq figures féminines emblématiques du cinéma ont bénéficié chacune d'un hommage préparé par le comité organisateur. Il y a la réalisatrice Simone Bitton. Cette Franco-Marocaine de confession juive a longtemps travaillé sur le thème du rapprochement religieux entres les musulmans et les juifs. Amoureuse de la caméra, elle continue de lutter pour un monde juste.
Leïla Eloui a aussi répondu présente, à l'instar de Simone Bitton. La célèbre actrice égyptienne cumule 200 œuvres réparties entre cinéma, télévision et théâtre. Enfant, le premier film auquel elle a participé s'intitulait "Moi, ma fille et l'amour" avec Hind Rostom et Mahmoud Yassin en 1974. Parmi ses films, citons juste Le Destin (Youssef Chahine) et plus récemment Le ruisseau, le pré vert et le doux visage (Yousry Nasrallah).
La doyenne des cinémas africains, la regrettée Sarah Maldoror (1929-2020) - scénariste, productrice et réalisatrice de la Guadeloupe - a eu sa part d'hommage de la part du Festival international du film de femmes de Salé (FIFFS 2022). C'est sa fille Annouchka de Andrade - également réalisatrice et directrice (jusqu'en début septembre 2022) du festival de film d'Amiens - qui a profité de l'occasion pour rappeler les différentes étapes du passage de sa maman dans le domaine cinématographique.

La clôture de cette 15ème édition a mis l'accent sur deux autres noms de renommée. Il s'agit de l'actrice marocaine Amal Temmar, figure connue dans le cinéma national et dans les téléfilms marocains (Abdo chez les Almohades et Le clandestin de Saïd Naciri, ou La danse du monstre, de Majid Lahcen).
Saadia Azgoun est la cinquième des figures professionnelles féminines a être célébrée par le Festival de Salé 2022. La célèbre actrice rayonne dans de nombreuses productions, après une solide formation au Conservatoire de Casablanca. Celle qui a prêté ses traits à l'artiste peintre Chaibia Talal dans le biopic Chaïbia, la paysanne des arts (Youssef Britel, 2015) émarge au générique de plusieurs films : La prière de l'absent (Hamid Benani, 1995), Number One (2008, avec Chantal Ladesou), Les petits rêves (Mohamed Kaghat, 2018), La montagne de Moussa (Driss Mrini, 2019).
En attendant la 16ème édition, la clôture d'un cinéma au féminin dans la ville de Salé s'est faite en toute beauté.

Amina BARAKAT

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