Avec ce court de 15 minutes, le réalisateur brésilien Carlos Segundo aborde l'insatisfaction d'un couple qui vit avec ses deux enfants près d'un centre spatial. L'épouse est femme de ménage et le mari mécanicien.

Infidélité du mari, ras-le-bol de nettoyer… C'est le vécu quotidien des femmes ! Sans compter que l'homme surveille la femme. Comment dès lors la femme réduite au silence pourrait-elle désirer son mari ? Les plans fixes, extatiques, ainsi que le noir et blanc de l'image soulignent l'émotion rentrée de son visage ou le timbre de sa colère. Mesure-t-on les séquelles psychologiques que subissent les femmes ?
Derrière le beau visage de l'actrice se profile une vie comme une fusée en panne. Est-ce symboliquement la nécessité pour la femme de sauvegarder son ménage si elle veut exister ?



Le noir sur blanc évoque aussi l'origine du cinéma tandis que la musique est à la fois sombre et douce, qui accompagne la déchirure au sein du couple. Ce désespoir généralisé conduit à la nécessité de l'imaginaire, pour sublimer leur désir jusqu'à parvenir via la fusée au 7ème ciel !

Faire d'un symbole phallique, récurrent depuis la lampe du début à la fusée de la fin, l'évocation d'une société socialement désespérante, voilà la gageure et la réussite de ce film marquant !

Oumou SY (Sénégal)

Article rédigé dans le cadre de l'Atelier Dakar Court 2022 / FACC.
Atelier de formation en critique cinématographique dirigé par Olivier Barlet et Baba Diop, organisé à l'occasion de la 5è édition du Festival de Dakar Court par le Festival, Association Cinemarekk et la Fédération Africaine de la Critique Cinématographique (FACC, Dakar).