Est-ce que les minorités noires arriveront à recouvrer une place dans la société française ? Le Soldat Noir est en croisade contre l'exclusion sociale.
Le jeune Hughes veut avoir voix au chapitre. Il défend sa position, son point de vue en classe. Sa thèse se veut en rupture aux idées préétablies. Il sort du moule et défend sa vision avec des arguments et entend démonter la représentation coloniale du Noir en France. Le Bamboula invoqué trois fois en est une réminiscence douloureuse.
Le court métrage de Jimmy Laporal-Trésor, situé en région parisienne en 1986, s'attaque à l'exclusion sociale des minorités noires. C'est une reprise des origines du Black Panther Party for Self-Defense, dissout en 1970, le poing en l'air, autodéfense. La problématique diasporique su le racisme et les discriminations est prégnante.
En gros plans, le regard d'Hugues dénote sa détermination. Il défie aussi un père qui est plus docile aux règles de la société consistant à aligner les minorités en tuant les diversités. Mais nous sommes à l'époque où l'extrême-droite raciste veut faire la loi et où les jeunes Noirs se doivent de résister. Hugues intègre sans enthousiasme au départ un gang violent, inspiré par les Black Panthers et qui se réclame du Black power. Il répond à la violence par la violence.
Le film est ainsi rythmé par les coups. Seule la lutte libère ! Hugues progresse intellectuellement et physiquement, prêt à briser la chaîne. Seulement pour vaincre ce système qui a mis du temps à se créer, ils mettent le chaos pour un nouvel équilibre. Black Lives Matter ! Le Soldat noir a conscience que sa nation le considère dans ses publicités comme un cannibale. Le miroir social renvoie une image floue, invisible. Face au système, ils répliquent afin d'arracher la voix.
Sitapha BADJI (Sénégal)
Article rédigé dans le cadre de l'Atelier Dakar Court 2022 / FACC.
Atelier de formation en critique cinématographique dirigé par Olivier Barlet et Baba Diop, organisé à l'occasion de la 5è édition du Festival de Dakar Court par le Festival, Association Cinemarekk et la Fédération Africaine de la Critique Cinématographique (FACC, Dakar).
