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OUSMANE. Une leçon de Vie
Un court métrage fiction de Jorge Camarotti, Brésil / Canada, avec Issaka Sawadogo
critique
rédigé par Ousmane Sow [journaliste]
publié le 04/01/2023
Ousmane SOW. Rédacteur (Dakar), à "Africiné Magazine"
Ousmane SOW. Rédacteur (Dakar), à "Africiné Magazine"
Jorge Camarotti, réalisateur brésilien
Jorge Camarotti, réalisateur brésilien
Scène du film, avec l'acteur Issaka Sawadogo ("Ousmane")
Scène du film, avec l'acteur Issaka Sawadogo ("Ousmane")
Scène du film
Scène du film
Scène du film
Scène du film
Scène du film
Scène du film
L'actrice canadienne Marie-Ginette GUAY ("Edith")
L'actrice canadienne Marie-Ginette GUAY ("Edith")
La Canadienne Nadine JEAN, actrice du film OUSMANE
La Canadienne Nadine JEAN, actrice du film OUSMANE
Jorge Camarotti, réalisateur brésilien
Jorge Camarotti, réalisateur brésilien

En donnant une voix à des personnes marginalisées, Jorge Camarotti, photographe, réalisateur et scénariste brésilien, dépeint avec respect la vulnérabilité des humains sur fond d'enjeux sociaux.

Le plus dur lorsque l'on voyage, c'est d'être loin de la famille. Ousmane, un migrant récemment arrivé à Montréal, est confronté à une situation difficile lorsqu'il rencontre une vielle dame désorientée à la fin de sa journée de travail. D'une situation possiblement explosive, le réalisateur-scénariste Jorge Camarotti a fait un film paisible, plein de grandes émotions. Un film à regarder en famille.



L'émotion tient aussi aux raisons qui poussent Ousmane à se lier à cette dame et entraîner sa famille avec lui. Jorge Camarotti évoque le sentiment d'invisibilité que les migrants éprouvent dans la société. Il en appelle à notre humanisme. Sa réussite est de nous émouvoir.

Il n'accuse pas pour autant le traitement des personnes âgées marginalisées dans les pays du Nord : les policiers et professionnels de la santé ont eux aussi un comportement très humain. Fidèle à son engagement de donner la parole aux marginalisés, Camarotti dresse un poignant instantané de l'expérience immigrée. Les moments les plus percutants du film n'étant pas dialogués, c'est le langage visuel qui parle pour les personnages. Cette économie de dialogues ouvre à l'émotion.



Le récit nous apprend à accepter l'Autre et le valoriser. La mise en scène est épurée, jusqu'à ne pas chercher à enrichir l'image, tant il s'agit ici d'être proche de la réalité. Le réalisateur a fait le choix du grand acteur burkinabé Issaka Sawadogo, pour le rôle d'Ousmane. Il est pratiquement présent à chaque plan, ce qui permet de rendre compte de convaincante façon du trouble d'Ousmane. Entre les expressions de son visage et son regard, nous comprenons sans qu'il ait besoin d'en faire davantage.
Le temps d'un instant, Edith (jouée par Marie-Ginette Guay), la vieille dame qu'Ousmane secoure, nous regarde dans les yeux, cadrée au centre de l'écran. Il fallait nous interpeller directement : que faisons-nous de nos vieux ?

Ousmane SOW (Sénégal)

Article rédigé dans le cadre de l'Atelier Dakar Court 2022 / FACC.
Atelier de formation en critique cinématographique dirigé par Olivier Barlet et Baba Diop, organisé à l'occasion de la 5è édition du Festival de Dakar Court par le Festival, Association Cinemarekk et la Fédération Africaine de la Critique Cinématographique (FACC, Dakar).

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