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SIDÉRAL. La réalité dans l'imaginaire
Un court métrage fiction de Carlos Segundo, Brésil
critique
rédigé par Komlan Cyrille Soncy
publié le 06/01/2023
Komlan Cyrille SONCY, Rédacteur (Dakar) à "Africiné Magazine"
Komlan Cyrille SONCY, Rédacteur (Dakar) à "Africiné Magazine"
Carlos Segundo, réalisateur brésilien
Carlos Segundo, réalisateur brésilien
Scène du film
Scène du film
Scène du film
Scène du film
Scène du film
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Scène du film
Scène du film
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Priscilla Vilela (La mère)
Priscilla Vilela (La mère)

Ce film a déjà remporté 17 prix dans des festivals du monde entier y compris l'Afrique. Il était en compétition officielle au festival de Cannes 2021. En 15 minutes, il met en parallèle un évènement historique avec une famille emprisonnée dans son quotidien.

Nous sommes à Natal, une région pauvre du nord-est du Brésil où est lancé la première fusée dans l'espace. Une femme de ménage a deux enfants avec son mari mécanicien. Trompée par son mari, ses anxiétés l'enfoncent dans une sombre vie solitaire. Elle cherche alors une échappatoire à sa perpétuelle routine.




D'une parfaite cohérence, le film manifeste cet imaginaire par un humour froid, une distance constante et une tonalité d'absurde pour déboucher sur le vide sidéral, pourtant d'une incroyable beauté.
Issu d'une famille ouvrière du nord-est du Brésil, le réalisateur se réfère à son vécu. Diplômé d'un master en psychanalyse, il ajoute à la réalité sociale un symbolisme sans lourdeur où la fusée phallique qui s'élève dans le ciel fait écho à la lampe à huile du début, lingus dont la chaleur déplace des nappes blanches évoquant le sperme.
Tandis que le noir et blanc accentue les ressentis et la noirceur du récit, le format 4:3 renforce l'intimité avec les personnages. Les plans fixes du réalisateur photographe dessinent des tableaux et durent suffisamment pour leur permettre de nous parler.
Le désir traverse en effet le film, mais il ne se concrétise que dans l'imaginaire étant donné le poids de la réalité. Il ne reste qu'à rêver de partir, d'être cosmonaute ou d'envoyer la blonde au 7e ciel, sachant qu'ici comme partout, le machisme détourne la pulsion de vie.

Cyrille SONCY (Togo)

Cet article a été récompensé du grand prix des Talents critiques au festival Dakar court 2022.
Article rédigé dans le cadre de l'Atelier Dakar Court 2022 / FACC.
Atelier de formation en critique cinématographique dirigé par Olivier Barlet et Baba Diop, organisé à l'occasion de la 5è édition du Festival de Dakar Court par le Festival, Association Cinemarekk et la Fédération Africaine de la Critique Cinématographique (FACC, Dakar).

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