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Tétouan donne le tour de manivelle à sa 28ème édition
Une fête du cinéma méditerranéen
critique
rédigé par Amina Barakat
publié le 23/02/2023
Amina Barakat, Rédactrice (Rabat) à Africiné Magazine
Amina Barakat, Rédactrice (Rabat) à Africiné Magazine
Nadia Meflah, scénariste et critique franco-algérienne
Nadia Meflah, scénariste et critique franco-algérienne

Tétouan, alias la Colombe du Nord marocain est une ville méditerranéenne située à 200 km de Rabat la capitale. Cette jolie ville est fidèle à son rendez vous annuel, une rencontre festive qui unit les différents professionnels du cinéma, un aire de rencontre des mordus de l'industrie du 7ème art méditerranéen. La 28ème édition va durer du 03 au 10 Mars en cette nouvelle année 2023. Elle s'inscrit dans le registre des festivals cinématographiques de renommée internationale auxquels participent des réalisateurs, acteurs et actrices, producteurs et autres connaisseurs du cinéma, stars de ce monde magique.

Douze films sont en lice, en compétition officielle. Du côté du pays hôte, le Maroc, il y a Poissons rouges du réalisateur Abdeslam Kelai et Un été à Boujad de Omar Mouldouira. D'autre part, on note la participation de la Palestine représentée par le film Alam de Firas Khoury, Nezouh signé par Soudade Kaadan de la Syrie. La Serbie présente le film Ténèbres du réalisateur Dusan Milic. Quant à l'Espagnole Andea Bagney, elle arrive avec Ramona ; un autre film espagnol fait partie de ces créations compétitives, c'est Upon entry par Juan Sébastien Vasquez et Alejandro Rojas. Signé par Juraj Lérotic, Endroit sûr vient de la Croatie. Clous de girofle et œillets porte le drapeau de la Turquie par le réalisateur Bekir Bulbul. Le Liban présente le film Lit de rivière, réalisé par Bassem Breche, l'Italie quant à elle sera présentée par Settembre de Giulia Louise Steigerwalt.

Il est important de signaler que ces films seront projetés pour la première fois au Maroc et en Afrique du Nord. Le membres du jury ont pour président le réalisateur turc Zikri Demirkubuz. Les membres sont Anna Ycobalzetya (actrice espagnole), Hala Khalil (réalisatrice égyptienne), Nada Azhari Gillon (actrice et critique du cinéma française) et Valerio Carando (professeur italien en histoire des arts visuels). Ils auront la difficile tâche de choisir les heureux gagnants. Pour cela, ils doivent être séduits par ces films des deux rives.

Il y a également l'attention du jury des critiques qui porte le nom de feu Mustapha Mesnaoui (critique de cinéma marocain). Ont répondu présents : Safaa Ellaisy (actrice et monteuse égyptienne), Lourdes Palacios (présidente des critiques andalous) et Ahmed Boughaba (critique et scénariste marocain).

Cette édition a pour nouveauté la programmation des ateliers de Tétouan qui ont pour mission la sélection des scénarios en cours de développement. Cela concerne des longs métrages (fictions et documentaires). Il est prévu des formations de pitching avec des professionnels, des rencontres dans la même discipline devant des jurys au niveau international.
Le 1er prix est de 70.000 MAD, le 2ème prix est de 50.000 MAD, le 3ém prix est fixé à 30.OOOMAD,plus d'autres activités parallèles aux projections qui ciblent la catégorie des jeunes cinéphiles, pour les sensibiliser et inciter à prendre part à cet art.
L'inévitable volet du festival - qui est l'hommage des figures emblématiques du cinéma méditerranéen - a ciblé la réalisatrice espagnole Judith Colell et l'actrice égyptienne Ghada Adil, ainsi qu'une autre actrice venant de la Turquie Vildan Atasever. Du côté masculin c'est l'Italien Daniel Vicari.

Les amis du cinéma, fondateurs de cette institution (fondation) ont programmé un colloque auquel participera une brochette de chercheurs et universitaires, dont l'écrivaine Jara Yanez, le professeur Mohamed Oulad Alla, le critique du cinéma et chercheur Tarek Ben Chaabane (Tunisie), la modération sera assurée par la critique et scénariste franco-algérienne Nadia Meflah. Le thème des deux tables rondes sera autour du thème "Cinéma marocain aujourd'hui : possibilité et paradoxe" et "Jean Luc Godard : résonances méditerranéennes".

Une autre initiative saluée, c'est l'intérêt que les organisateurs portent aux détenus marocains et espagnols de la prison locale de Tétouan, en leur réservant quatre projections cinématographiques. C'est une action visant à faire du cinéma un relais entre la population et la prison, symbole de la privation, la pire punition d'un être humain.

Amina Barakat

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