Un petit garçon anticipe le métier qu'il se voit exercer dans le futur, un thème onirique mais qui permet quelques références à la politique sénégalaise.
Être toujours premier n'est pas forcément synonyme de réussite professionnelle. Quand je serai grand de Mandir Ndoye Thiaw frôle sans cesse le ludique pour mettre en scène un jeune garçon ambitieux, une ambition dont le déclencheur est la majestuosité du palais présidentiel. Ce jeune écolier fait tout pour vivre son rêve de devenir un jour chef d'État. Les moyens pour y parvenir ne sont pas en reste ! Ainsi entraîne-t-il avec lui ses deux amis dans ce désir d'exceller à l'école, d'être le premier de la classe, de réussir et ensuite diriger le pays. Mais ne va-t-il pas douter de lui-même ?
En mettant en jeu les deux parents, le réalisateur met subtilement l'accent sur leur différence dans leur mode d'éducation. Cependant, il nous fait sentir que l'épanouissement de l'enfant doit primer sur tout. Le désir des adultes sur l'avenir d'un enfant peut déteindre sur sa façon d'évoluer tout au long de sa vie, à commencer par le passage d'enfant à adulte.
Les enfants restent naturels, ce qui permet au film de nous toucher. Le film est également très lumineux, ce qui renforce son ancrage dans le réel.
Mandir Ndoye Thiaw est à la fois écrivain et réalisateur. On sent sa subtilité littéraire dans sa façon d'interroger les parents dans l'éducation de leurs enfants. Entre bagarre, rejet, privation et déception, le jeune Seydou devra passer par toutes les épreuves dans le seul but d'atteindre son désir de devenir président un jour…
Comment encourager un enfant sans le brusquer dans ses choix de vie et ambitions ?
Khadija Wassaba KEÏTA (Sénégal)
Article rédigé dans le cadre de l'Atelier Dakar Court 2022 / FACC.
Un atelier de formation en critique cinématographique dirigé par Olivier Barlet et Baba Diop, organisé à l'occasion de la 5è édition du Festival de Dakar Court (05-10 Décembre 2022) par l'Association Cinemarekk et la Fédération Africaine de la Critique Cinématographique (FACC, Dakar), avec le soutien de Vivendi Create Joy.