Violence, rage, racisme, tel est le menu de Soldat noir. L'histoire se déroule en 1986, mais, abstraction faite du décor, c'est bien la réalité actuelle du quotidien des jeunes Noirs qui vivent en Europe qui est abordée.

Des coups d'une rare violence pleuvent sur un jeune adolescent. Plan insupportable. Illustration de la rage, de la révolte et de la volonté de domination.



Les faits se situent en 1986. Hugues est un jeune de la banlieue parisienne, blasé au départ mais qui va entrer dans le cercle de la violence pour se faire respecter par les Blancs racistes.
C'est quand il voit l'affiche publicitaire Freetime qui traite les Noirs de "négro" qu'il prend conscience du problème et que monte en lui la colère et la révolte.


La violence n'empêche pas le film de nous captiver, tant la tension est entretenue jusqu'à la fin. Le scénario se focalise sur le mal-être des jeunes Noirs dans une société sournoisement raciste mais aussi sur le hiatus générationnel. Le père d'Hugues se pense indispensable pour calmer les mouvements sociaux dans son entreprise, ce qui rend furieux son fils qui le traite de "négro". Hugues va dès lors opérer un transfert de loyauté sur son chef de gang.

Faut-il aujourd'hui utiliser les mêmes armes pour la reconnaissance des Noirs alors que les réalités du racisme sont encore présentes ?
Les blousons de cuir noirs, la musique rap, les plans serrés saisissant les expressions et regards d'Hugues donnent du cachet à ce film d'une sombre actualité…

Paule Kadja TRAORÉ (Sénégal)

Article rédigé dans le cadre de l'Atelier Dakar Court 2022 / FACC.
Un atelier de formation en critique cinématographique dirigé par Olivier Barlet et Baba Diop, organisé à l'occasion de la 5è édition du Festival de Dakar Court (05-10 Décembre 2022) par l'Association Cinemarekk et la Fédération Africaine de la Critique Cinématographique (FACC, Dakar), avec le soutien de Vivendi Create Joy.