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FRAYA. Deux générations différentes
Un court métrage de Clémentine Delbecq, France
critique
rédigé par Harouna Abou Ly
publié le 23/03/2023
Harouna Abou LY, Rédacteur (Dakar) à AFRICINÉ MAGAZINE
Harouna Abou LY, Rédacteur (Dakar) à AFRICINÉ MAGAZINE
Clémentine DELBECQ, réalisatrice et scénariste française
Clémentine DELBECQ, réalisatrice et scénariste française
Fargass Assandé ("Alpha, le père") dans une scène du film FRAYA
Fargass Assandé ("Alpha, le père") dans une scène du film FRAYA
Scène du film FRAYA, avec Djibi Diakhaté ("Rufus, le fils") et Gina Jimenez ("Monika")
Scène du film FRAYA, avec Djibi Diakhaté ("Rufus, le fils") et Gina Jimenez ("Monika")
Scène du film FRAYA
Scène du film FRAYA
Scène du film FRAYA
Scène du film FRAYA

Ses nombreux voyages en Côte d'Ivoire ont inspiré à Clémentine Delbecq l'histoire de Fraya, un film entre l'Afrique de l'Ouest et la France.

Fraya signifie "prendre la fuite", en nouchi (argot d'Abidjan). Il questionne les stéréotypes qu'on a de deux mondes : Afrique et Europe. L'Europe où la vie est difficile contredit ce que bon nombre d'Africains pensent, et l'Afrique où la gaieté de vivre est au rendez-vous. L'Afrique où les grandes marques occidentales se bousculent, continent en construction, dément l'image misérabiliste véhiculée sans fin par des médias paresseux.
Fraya apporte une vision ancrée dans les enjeux actuels. Une construction riche de sens que ce film nourrit à travers deux générations de conception différentes.

Dès le début du film, on comprend que Rufus est attaché à son terroir d'adoption. Tout s'y passe bien pour lui : il est en harmonie avec son environnement, les clients du bar de l'hôtel l'apprécient et il soutient l'entraînement de sa copine Malika, championne d'aviron. L'oncle Alpha trouve en Côte d'Ivoire l'occasion de repartir à zéro, ne pensant qu'à faire de l'argent et profiter de la vie.
Le schéma habituel est inversé : c'est le jeune qui veut une vie paisible proche de la nature et un projet simple tandis que le vieux cherche à réussir financièrement.

L'oncle argumente sur le retour au pays d'origine, Rufus lui signifie qu'il est bien là où il est. Rufus refuse non seulement une identité territoriale mais aussi une visée mercantile. Ce film fait donc exploser tous les discours d'authenticité. Comme on l'entendait dans L'Afrance d'Alain Gomis, la patrie de Rufus, c'est là où il a les pieds.

Harouna Abou LY (Sénégal)

Article rédigé dans le cadre de l'Atelier Dakar Court 2022 / FACC.
Un atelier de formation en critique cinématographique dirigé par Olivier Barlet et Baba Diop, organisé à l'occasion de la 5è édition du Festival de Dakar Court (05-10 Décembre 2022) par l'Association Cinemarekk et la Fédération Africaine de la Critique Cinématographique (FACC, Dakar), avec le soutien de Vivendi Create Joy.

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