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À MOITIÉ D'ÂME. L'échange des âmes
Un court métrage fiction de Marwen Trabelsi, Tunisie
critique
rédigé par Youssouf Koné
publié le 28/03/2023
Youssouf KONÉ, Rédacteur (Bamako) à AFRICINÉ MAGAZINE
Youssouf KONÉ, Rédacteur (Bamako) à AFRICINÉ MAGAZINE
Marwen TRABELSI, réalisateur tunisien
Marwen TRABELSI, réalisateur tunisien
Scène du film
Scène du film
Hajer Nefzi, productrice du film
Hajer Nefzi, productrice du film

A moitié d'âme se dresse comme un hymne à l'amour paternel et au sacrifice de soi.

Peut-on hésiter à se sacrifier quand il s'agit de sauver un être cher ? C'est cette question existentielle que le Tunisien Marwen Trabelsi aborde dans ce puissant court métrage.



En perdant son emploi, le personnage principal du film, la cinquantaine, n'a plus que son unique fille comme raison de vivre. Comme le malheur ne vient jamais seul, il a été diagnostiqué chez elle une tumeur cérébrale nécessitant une prise en charge urgente et onéreuse. La seule option pour cet homme pauvre est d'échanger sa vie contre la sienne. Car dans ce pays, la radio annonce qu'on peut vendre son âme !
C'est alors que le film égrène une multitude de questionnements existentiels sur nos sociétés. Le pouvoir sans abus, dit-on, est sans "charme". Surtout quand il est détenu par les femmes. Dans cette société, elles l'exercent avec autorité et mépris, ce qui pulvérise le cliché de la femme gentille et remet chaque humain à sa place quand il s'agit de possession.

Quelle image nous renvoie une société où les puissants vivent, sans état d'âme, des "sans-pouvoir", des faibles ? Voilà qui pose en définitive la question de la déshumanisation de l'Homme. Le film donne à voir à la fois le désespoir et l'espoir de ses personnages. Il le fait par symboles et par une esthétique basée sur des décors révélant un espace de vie chaotique et solitaire. Leur minimalisme reflète leur condition de vie.

En fait, le réalisateur fait du symbolisme la clé de sa narration. Des couleurs, des objets en passant par un cheval blanc, un homme en noir tenant une trompette, des racketteurs en rouge, ce sont la vie et la mort qui défilent en métaphores.
Jusqu'où l'Homme est-il prêt aller pour sauver son enfant ?

Youssouf Koné (Mali)

Article rédigé dans le cadre de l'Atelier Dakar Court 2022 / FACC.
Un atelier de formation en critique cinématographique dirigé par Olivier Barlet et Baba Diop, organisé à l'occasion de la 5è édition du Festival de Dakar Court (05-10 Décembre 2022) par l'Association Cinemarekk et la Fédération Africaine de la Critique Cinématographique (FACC, Dakar), avec le soutien de Vivendi Create Joy.

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