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Entretien avec Carlos Segundo, à propos de son court métrage SIDÉRAL
critique
rédigé par Oumou Sy (Journaliste)
publié le 07/04/2023
Carlos Segundo, réalisateur brésilien
Carlos Segundo, réalisateur brésilien
Oumou SY, Rédactrice à Africiné Magazine
Oumou SY, Rédactrice à Africiné Magazine
FENDAS (2019, sortie en 2021), avec Roberta Rangel, Juliana Nazar, Ruston Liberato
FENDAS (2019, sortie en 2021), avec Roberta Rangel, Juliana Nazar, Ruston Liberato
Scène du film SIDÉRAL
Scène du film SIDÉRAL
Scène du film SIDÉRAL
Scène du film SIDÉRAL
Scène du film SIDÉRAL
Scène du film SIDÉRAL
Scène du film SIDÉRAL
Scène du film SIDÉRAL
Scène du film SIDÉRAL
Scène du film SIDÉRAL
Priscilla Vilela (La mère)
Priscilla Vilela (La mère)
Le réalisateur Carlos Segundo
Le réalisateur Carlos Segundo
Dakar Court 2022
Dakar Court 2022

Titulaire d'un doctorat en cinéma et d'un Master en psychanalyse, Carlos SEGUNDO est né à São Paulo (Brésil). Il est à la fois réalisateur, photographe et monteur. Son premier long métrage Fendas est sorti en salles en juillet 2021. Nous nous intéressons ici à son court métrage de fiction Sidéral, présenté en compétition au festival Dakar court (5-10 décembre 2022). Dans ce film de 2021, le Brésil s'apprête à lancer sa première fusée habitée dans l'espace.

Comment êtes-vous devenu cinéaste ?

Carlos SEGUNDO : Petit garçon, j'ai grandi dans la banlieue et c'était vraiment dur de penser à l'art parce qu'être de ce milieu n'est pas fait pour les pauvres. Mais j'en rêvais. Ma mère m'a dit que quand j'étais petit, je faisais de la comédie, mais je suis devenu prof de maths. J'ai rencontré un professeur de cinéma et on a commencé à parler de cet univers.



Est-ce que le film ne traite que de la femme ?

Je pense que le film a d'autres couches, d'autres plans. Bon c'est l'histoire d'une femme qui décide de partir à un moment donné, vu toute la problématique qui découle de l'univers masculin. Mais il y a une autre chose qui, pour moi, est vraiment importante étant donné que nous sommes dans un monde capitaliste qui nous conserve comme pièce de cette machine : nous sommes aussi des êtres de désir et nous devons y être attentifs.

Au fond, que veut dire "Sidéral" ?

C'est un mot portugais qui signifie l'espace et en même temps un espace de liberté qui n'a pas de gravité et qui est plein de possibilités.

Qu'est-ce qui vous a poussé à réaliser ce film ?

Avant Sidéral, j'ai réalisé plusieurs courts métrages. Les trois précédents étaient travaillés par l'univers féminin et cela me touchait vraiment. En même temps, j'utilise le cinéma pour apprendre à découvrir cet autre territoire. Au Brésil, il y a un mouvement féministe très important et j'ai senti la nécessité de parler de ce monde. J'ai vécu avec mon père pauvre et ai donc senti cette nécessité pour ce type de personnage.
Mais avec Sidéral, c'était vraiment mon univers de transition. J'ai commencé à découvrir comment la puissance du féminin peut bouleverser le territoire masculin. Si je parle de territoire masculin, je fais allusion au symbolique et au réel. En un mot, construire l'histoire d'un personnage qui provoque quelque chose sur le territoire masculin.

Vous rattachez-vous à Lacan ?

Le psychanalyste Lacan fait un retour dans son travail clinique. Il ne cherche pas à découvrir la solution mais voudrait faire mouvement de rupture. Tout mon film a quelque chose de similaire. Ce n'est pas quelque chose de vraiment conscient. Les premiers mouvements qui m'arrivaient, c'est l'image de cette femme qui décide de partir dans l'espace, et là je me suis demandé pourquoi cette image ? Qu'est-ce qu'elle dit en fait ? C'était important pour moi de discuter avec quelqu'un, d'être écouté.

Combien de temps vous a-t-il fallu pour la réalisation de ce film ?

Disons que j'ai produit mon court métrage avec une grande vitesse. J'ai commencé à faire du cinéma en 2007 et je me lançais le défi de faire au moins un film par an. Sidéral est ce type de scénario. Je l'ai écrit en juin-juillet 2020 et le film était finalisé en moins d'un an.

Quels obstacles avez-vous rencontrés ?

Le premier grand obstacle de ce film est d'être tourné en pleine pandémie de Covid 19. Tout le monde avait peur et c'était vraiment dur et difficile de faire quelque chose. En même temps, personne ne portait de masque et c'était dangereux pour ce petit groupe...

Propos recueillis par Oumou SY

Article rédigé dans le cadre de l'Atelier Dakar Court 2022 / FACC.
Un atelier de formation en critique cinématographique dirigé par Olivier Barlet et Baba Diop, organisé à l'occasion de la 5è édition du Festival de Dakar Court (05-10 Décembre 2022) par l'Association Cinemarekk et la Fédération Africaine de la Critique Cinématographique (FACC, Dakar), avec le soutien de Vivendi Create Joy.

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