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Rencontre avec Omar Belkacemi, cinéaste algérien, dont le film RÊVE (ARGU) sort en France
Ce premier long métrage a reçu le Prix Paulin Vieyra décerné par la FACC
critique
rédigé par Michel Amarger
publié le 03/05/2023
Omar Belkacemi, réalisateur algérien
Omar Belkacemi, réalisateur algérien
Michel Amarger, Rédacteur (Paris) à AFRICINÉ MAGAZINE
Michel Amarger, Rédacteur (Paris) à AFRICINÉ MAGAZINE

La distribution en France de Rêve, le premier long-métrage de Omar Belkacemi, offre une plongée singulière dans la Kabylie d'où est originaire et vit son auteur. Avec son titre original, Argu, traduit par Rêve en français, le film tranche avec la production algérienne récente tout comme les premières courtes fictions du réalisateur, Dihia, 2010, promu dans plusieurs festivals internationaux, et La vague (Lmja), récompensé aux Journées Cinématographiques de Carthage 2015.

Ces films indépendants, ancrés dans les rites et les paysages de la Kabylie, annoncent le style poétique de Rêve, 2021, situé à Ait Saada, au nord de l'Algérie. On y suit le quotidien du village et la relation privilégiée de deux frères. Koukou est un marginal, rêveur et candide. Mahmoud est professeur et apprécie la philosophie de Nietzsche qu'il enseigne.
De retour au village, il apprend que Koukou a été enfermé dans un hôpital psychiatrique sous l'impulsion du conseil des sages. Mahmoud veut récupérer son cadet en défiant les moeurs conservatrices du village. Encouragé par sa mère et sa sœur, il aspire à libérer Koukou du regard de la communauté. En l'entraînant loin s'il le faut.
Autour d'eux, c'est la vie du village qui s'inscrit à l'écran avec ses gestes quotidiens, le travail des femmes, belles et opprimées, les paroles des hommes qui décident et perpétuent les traditions. Omar Belkacemi alterne les plans longs, posés, les échappées dans la nature hors du poids de la communauté. Rêve est un film pour s'évader, comme il l'explique, en évoquant son parcours, ses projets, sa situation en Kabylie profonde. ENTRETIEN




- Pourquoi mettre en avant ce titre, Argu qui devient Rêve en français ?

C'est presque un devoir de rêver. Le monde est verrouillé donc il ne reste que le rêve. Un jour, ça changera. Le titre, au début, c'était : la morale. Et puis je trouve que c'est un peu exagéré, la morale. Le rêve, les personnages vont le répéter spontanément.

- C'est vrai que Rêve, c'est plus ouvert…

Oui, c'est ouvert, c'est humain, c'est universel. Tout le monde peut s'identifier au titre. Mais attention, c'est un verbe à l'impératif.

- Pourquoi Koukou qui est plutôt simple et spontané, est-il mis à l'index du village ? Est-ce propre à la situation de la Kabylie ?

C'est partout dans le monde. Aujourd'hui, les personnes crédibles, qui disent la vérité, ne sont pas écoutées... On voit les médias occidentaux où il n'y a que des mensonges… En réalité, il s'agit de l'ordre mondial, pas seulement le village.

LIRE L'ENTRETIEN INTÉGRALE ici :
http://afrimages.net/reve-argu-rencontre-avec-omar-belkacemi-cineaste-algerien/

Michel Amarger

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