L'acteur marocain Younès Bouab a rejoint ses collègues acteurs et actrices ayant décidé de se mettre derrière la caméra. Désormais, il porte la casquette de réalisateur, après un registre riche en rôles de différentes natures.
Durant son travail devant la caméra, cet acteur ambitieux et talentueux a évidemment bénéficié d'une expérience qui lui a valu une renommée nationale et internationale.
Natif de la ville de Salé, la ville jumelle de Rabat la capitale marocaine, Younès Bouab avait déjà un penchant pour le théâtre, pendant sa scolarité, alors jeune lycéen. Il a enchainé avec des études de philosophie à Paris.
Cependant, son amour pour l'art l'a poussé à suivre un cursus de training d'acteurs au studio Pygmalion. C'était également une porte ouverte pour commencer sa carrière de scénariste tout en gardant son statut d'acteur.
Un acteur primé et international
Sa filmographie compte plusieurs longs métrages prestigieux, en l'occurrence Zéro du réalisateur marocain Noureddine Lakhmari, Le miracle du Saint Inconnu du réalisateur Allaa Eddine Aljem (2019, Maroc) et Jbal Moussa (Mont Moussa), dernière production du réalisateur Driss Mrini (2022). Ce film lui a valu, il y a quelques jours, de remporter au Canada le Prix du meilleur acteur (offert par le Centre culturel Marocain de Montréal et Maghreb Observateur valorisant le prix par un portrait) pour son rôle de Hakim. En effet Mont Moussa de Driss Mrini était en lice au festival canadien Vues d'Afrique (Montréal, du 20 au 30 avril 2023) dont c'était la 39ème édition.
Younès Bouab est aussi présent dans les productions internationales, dont la série américaine Emily in Paris créée par Darren Star (2020), Rebel (2022, Luxembourg, Maroc), thriller coréalisé par Adil El Arbi et Bilal Fallah, The Road to Kabul de Brahim Chkiri, Maroc.
Passage à la réalisation
En 2022, il a réalisé Le frère, son premier court métrage. Actuellement, le réalisateur travaille sur son premier long métrage intitulé Ali. Le projet a été sélectionné aux ateliers de l'Atlas 2022 (Marrakech, Maroc). Younès Bouab explique que c'est un film sur la puissance de l'individu face à la société. C'est un hymne à l'espoir et à l'empathie. "Je veux raconter les désirs de justice de Ali et comment ils se heurtent à la réalité. Je choisis une narration classique forte, une caméra mobile libre, des acteurs qui font tout pour que le film soit plaisant, passionnant, d'aspect vivant et réaliste, tout en explorant les méandres du conflit entre l'individu et sa communauté et le film, in fine, est un hymne à l'amour et à la liberté".
Sa note d'intention nous révèle les espérances et désirs du réalisateur à part entière, ce qu'il prévoit en dessinant une relation assez complexe entre son personnage appelé Ali et l'entourage dans lequel il vit. Il dresse également le pour et le contre d'une société qui subit les complexités de la vie.
Khadija Alami, productrice de talent(s)
Le scénario du film Ali est soutenu par la société productrice K films qui vise à apporter le meilleur en termes d'équipe de matériel et de talents créatifs, dans le but de booster les jeunes créateurs. La talentueuse productrice Khadija Alami travaille dans ce sens depuis 1980. Cette femme œuvre sans relâche pour le développement de l'industrie cinématographique marocaine. Elle est connue pour son soutien aux projets des jeunes faiseuses et faiseurs d'images marocains.
Younès Bouab à Tétouan
Younès était sélectionné à la 28ème édition du festival du cinéma méditerranéen de Tétouan (FICMT 2023). Il a fait partie du nouveau volet inclus dans le programme des ateliers. Il figure parmi une douzaine de créateurs d'images dont Asmae Elmoudir, Ahmed Baidou, Nassim Abbassi, Alaa eddine Aljem, du côté marocain. Il y a par ailleurs Firas Khoury (Palestine), Christy Whaibe (Liban), Kamel Serradj (France), ainsi que Hend Bakr (Egypte), pour ne citer que ceux-là. Ces jeunes créateurs ont déposé leurs projets. Le jury des Ateliers de Tétouan 2023 était composé de quatre membres : Sarim Fassi Fihri, Lydia Zimmermann, Yasmina Nini Faucon, Galal El Zaky.
Les jurés ont choisi de booster un seul projet qui, finalement, est celui de Asmae EL MOUDIR, réalisatrice marocaine. Don't let the sun go up on me est le titre de son film retenu. Elle va suivre Habib, un père de famille qui tente de numériser une trentaine de cassettes VHS afin d'offrir ces images comme cadeau d'anniversaire à sa fille Fatima Al-Zahra, gravement malade. Cette histoire est une véritable histoire d'amour entre une fille et son père.
Asmae EL MOUDIR vient de finir son premier long métrage The Mother of all lies La mère de tous les mensonges), soutenu par le Netflix Equity Fund en 2022 et sélectionné à Cannes 2023, en Première Mondiale dans quelques jours.
Amina Barakat
![Ali [dir. Younes Bouab]](http://www.sudplanete.net/_uploads/images/films/BOUAB_Younes_2022-inDev_Ali_01_courtesy_Ateliers-de-Teetouan-2023_edit.jpeg "Ali [dir. Younes Bouab]")
