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Festival de Khouribga, un rendez-vous traditionnel des cinémas africains
critique
rédigé par Fatoumata Sagnane
publié le 19/05/2023
"L'oasis des Eaux Gelées", Prix Paulin Vieyra de la FACC 2023
"L'oasis des Eaux Gelées", Prix Paulin Vieyra de la FACC 2023
Fatoumata SAGNANE, Rédactrice (Conakry) à AFRICINÉ MAGAZINE
Fatoumata SAGNANE, Rédactrice (Conakry) à AFRICINÉ MAGAZINE
L'actrice camerounaise Loveline Nimo, Prix Amina Rachid de la meilleure actrice (Khouribga 2023)
L'actrice camerounaise Loveline Nimo, Prix Amina Rachid de la meilleure actrice (Khouribga 2023)
L'acteur égyptien Sayed RABAG, Prix Mohamed Bestaoui Meilleur rôle masculin (Khouribga 2023)
L'acteur égyptien Sayed RABAG, Prix Mohamed Bestaoui Meilleur rôle masculin (Khouribga 2023)
Les 2 Prix remportés par Raouf Sebbahi, dont le Prix Paulin Vieyra de notre Fédération de Critiques.
Les 2 Prix remportés par Raouf Sebbahi, dont le Prix Paulin Vieyra de notre Fédération de Critiques.
Sayed RAGAB, acteur principal du film 19B
Sayed RAGAB, acteur principal du film 19B
Drissa TOURÉ, réalisateur et scénariste burkinabé
Drissa TOURÉ, réalisateur et scénariste burkinabé

Au cours de ce mois de mai, les cinémas africains sont invités au Maroc pour célébrer l'effort des professionnels du septième art, comme les années précédentes. Tous les thèmes sont développés comme pour dire qu'être cinéaste ne signifie pas simplement faire des films. Il s'agit aussi de proposer des sujets qui concernent la vie de nos sociétés, de nos familles, de nos politiques afin de contribuer à soigner le continent africain de ses tares, de ses maux qui le freinent dans son élan de progrès et de développement harmonieux.
L'oasis des Eaux Gelées (The Oasis of Frozen Waters), de Raouf Sebbahi (Maroc) remporte le Prix Paulin Vieyra de la Critique cinématographique décerné par la Fédération Africaine de la Critique Cinématographique (FACC, basée à Dakar).

Dans la ville chérifienne au Maroc, le festival International du Cinéma Africain de Khouribga (FICAK) existe depuis des décennies (1977-2023). Il célèbre cette année sa 23ème édition du 06 au 13 mai 2023 coïncidant avec ses 46 ans d'existence et de lutte farouche pour faire exister le cinéma africain.
Il est né sous l'égide de la Fédération Nationale des cinés clubs de cinéma du Maroc (FNCCM) dirigée alors par feu Noureddine Saïl. Ce fondateur est décédé en 2020 ; le Festival de cinéma et de télévision de Ouagadougou lui a décerné une statuette pour sa contribution à la promotion du cinéma africain.

En 1997, pour sa toute première fois, le festival du cinéma africain de Khouribga a bénéficié de l'appui financier de l'Office Chérifien des phosphates, sous la coordination du ciné-club de Khouribga. Jusque-là l'Office reste le sponsor officiel de la manifestation, pour pouvoir se tenir d'ailleurs.
L'idée de faire de ce festival un évènement consacré aux cinémas africains décrit à suffisance la volonté manifeste des organisateurs comme du peuple chérifien de Khouribga, de mettre un accent sur l'intérêt de s'unir autour d'un idéal commun qui est la promotion de notre cinéma à travers nos rencontres, nos échanges, nos festivals. Ensemble, faire de notre cinéma celui de la diversité culturelle africaine, un moyen par lequel il faudrait passer pour nous rapprocher, travailler ensemble dans la convivialité, la paix, la solidarité et surtout dans l'amour.

Ces thèmes sont évoqués dans les films sélectionnés à cette 23ème édition, notamment Jalaldine (Jalal Eddine) de Hassan Benjelloun qui est une quête de spiritualité, Kipou du Sénégalais d'Abdoulaye Sow qui prône l'éducation et Le Courage en plus de Billy Touré et de Laurent Chevallier évoquant le courage et le dépassement de soi. Bref, il s'agit de cultiver l'amour de la paix entre les peuples africains.



Les thématiques sur la culture de la paix entre les peuples sont des thématiques traitées au cours de cette 23ème édition. Ces thématiques qu'i faudrait plutôt exploiter par le biais des préceptes religieux pour vivre ensemble dans l'acceptation de l'autre dans la différence, dans la communication que nous soyons musulmanes, chrétiennes, bouddhistes, ou encore juifs au lieu de nous diviser au nom de nos religions et différences culturelles.

Le festival du Cinéma Africain de Khouribga signifie l'hospitalité, la paix et l'amour. Cette édition est en paix avec ses festivaliers, ses invités, il leur offre une sécurité dans un confort inédit, une gastronomie saine et une infrastructure teintée de propreté existante. Toutes ces mesures mises en place permettent aux festivaliers de communier et travailler dans la quiétude.

Le festival International du cinéma africain de Khouribga est un festival riche en expériences cinématographiques qui a traversé le temps avec abnégation, en se reposant sur les frêles épaules des professionnels du secteur. Citons en exemple feu Noureddine Sail et ses collaborateurs d'hier et d'aujourd'hui.
En matière d'art, les disciplines se connectent, se servent les uns les autres au nom de la beauté des rencontres humaines que professionnelles. Pourquoi le festival du film africain de Khouribga est un rendez-vous d'émotion, du sensationnel, du spectaculaire, de communion, de chant, de danse, de cinéma tout court ? Le cinéma la mère de tous les arts qui a pour devoir de fixer notre passé, notre présent et notre avenir.
Le festival du cinéma africain de Khouribga parle le cinéma africain en son temps, fait le cinéma de son temps car le temps c'est maintenant.
Les activités annexes de ce festival s'articulent autour des colloques, les rencontres de minuit, des projections dans les prisons d'où une volonté politique et artistique qui donne une dimension humaine à cette édition la 23ème comme les précédentes éditions. La visite des sites de l'OCP (Office chérifien des phosphates) et la création de la Fédération panafricaine des festivals de cinéma et de l'audiovisuel ne sont pas en reste.
Khouribga la ville du cinéma historique traditionnel africain est honorifique.

Il ne faut pas perdre de vue l'honneur fait au Cameroun comme pays invité du Festival du Film Africain de Khouribga dans cette 23ème édition. Comme on n'aime à le dire très souvent, le mérite se mérite pour paraphraser un penseur. Le Cameroun a fait du chemin, il continue de célébrer son cinéma et ceux des autres pour arriver à cette reconnaissance.
Il a fait du chemin pour non seulement faire exister le cinéma camerounais mais aussi vulgariser les autres cinémas africains à travers ses festivals tel que les écrans noirs pour ne citer que celui-là.



La partie hommage est l'une des activités phares du festival, activité au cours de laquelle on valorise le travail des anciens du cinéma africain. Ne dit-on pas que tout être humain a besoin de reconnaissance ? Le cas de Drissa Touré en est une illustration. Grâce à la bienveillance de plusieurs personnes qui ont tenu la main du colosse du cinéma burkinabé (Drissa Touré) jusqu'à Khouribga il a été lui-même témoin de l'hommage que le festival international du cinéma africain de Khouribga lui a réservé, en l'élevant au rang des meilleurs.
Parmi ces gens, citons juste le jeune réalisateur Salam ZAMPALIGRÉ qui a fait un documentaire sur Drissa Touré intitulé Le taxi, le cinéma et moi, de l'actuel délégué du FESPACO Moussa Alex Sawadogo, Ousmane Boundaoné, son collaborateur.

La fête fut belle.
La clôture du festival international du cinéma africain de Khouribga a fermé ses portes ce 13 mai 2023. Sa 23ème édition a laissé une porte ouverte à la 24ème édition prévue en 2024.



Le palmarès :
- Le grand prix Sembène Ousmane : Shimoni, d'Angela Wamai (Kenya).
- Prix spécial du jury Nour-Eddine SAÏL : L'oasis des Eaux gelées, de Raouf Sebbahi (Maroc).
- Le Prix Idrissa Ouédraogo de la meilleure réalisation : 19B, d'Ahmad Abdalla (Égypte).
- Le Prix Samir Farid du meilleur scénario à Sadrack, de Narcisse Wandji (Cameroun)
-Le premier rôle masculin Mohamed Bastaoui : Sayed Ragab (dans le film 19B, d'Ahmad Abdalla (Égypte)
-Le Prix Aminata Rachid du premier rôle féminin : Nimo Loveline (dans le film Planters' Plantation, de Dingha Eystein Young Cameroun).
- Grand prix Néjib Ayed (Meilleur court métrage) : Ziwa, de Samuel Tebandeke (Ouganda).
- Le prix de la Critique : au Dear Ward, de Marwa El Sharkawi (Égypte)
- Mention spéciale pour sa prestation : Kipou, d'Abdoulaye Sow (Sénégal)
- Mention spéciale : Fabula, d'Ilyes Jeridi (Tunisie).
-Prix Don Quichotte : Un courage de plus, de Billy Touré (Guinée Conakry) et Laurent Chevallier (France).
- Mention spéciale : Jalal-Eddine, de Hassan Benjelloun (Maroc).
-Une mention spéciale à 19B, Ahmed Abdalla (Égypte)
- Prix Paulin Vieyra de la Critique cinématographique : L'oasis des Eaux Gelées, de Raouf Sebbahi (Maroc)

Sagnane Fatoumata
Journaliste Critique Cinéma
Guinée Conakry

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