L'Afrique s'invite sur les écrans du Centre culturel français de Cotonou. Des films d'auteurs africains y sont exclusivement programmés pendant deux mois dans le cadre d'un panorama du cinéma africain. Ceci n'est pas courant au CCF de Cotonou.

Le panorama est dense, riche, varié, coloré et événementiel. Un film est projeté deux fois dans la semaine les mardis et jeudis jusqu'au 17 novembre 2005. Sur la feuille, Abouna, Notre père, du Tchadien Mahamat Saley Haroun. Avec deux enfants, deux puceaux, qui se mettent à rechercher leur père dont ils sont sans nouvelle dans la bobine d'un film. Mahamat Saley Haroun filme crûment en 81 minutes les rues de Ndjaména (capitale du Tchad) dans un néoréalisme italien qui lui sied comme un gant. A découvrir cette semaine à ce festin cinématographique, Nha Fala, du bissau guinéen Flora Gomes avec la malicieuse Fatou Ndiaye dont on se rappelle les exploits dans Fatou la malienne et dans Fatou l'espoir. Dans cette comédie musicale, elle va braver une interdiction familiale qui remonte à ses ancêtres, celle de chanter. Attendu à cette cuvée, Tasuma, le Feu du burkinabè Daniel Sanou Kollo. Une plongée dans l'histoire des anciens combattants. Ceux là qui ont combattu aux côtés de la métropole et attendent. Sur la ligne de départ encore, Madame Brouette, une pellicule sénégalaise de Moussa Sène Absa. Le Sénégal réapparaît dans la programmation de ce banquet avec Mansour Sora Wade qui transmet au Centre culturel français de Cotonou, Le prix du pardon tourné en 2001. Dans la même cordée, on verra arriver l'Étalon de Yenenga 2003 au FESPACO, Heremakono, En attendant le bonheur du mauritanien Abderahmane Sissako. Nouadhibou est là avec son sublime décor fabriqué par le regretté Joseph Kpobly, le béninois que pleure encore Abdallah, l'acteur principal du film. Moi et mon Blanc du burkinabè Serge Pierre Yaméogo va clôturer le cycle. Le grand maître du cinéma africain Sembène Ousmane est attendu à Cotonou, courant novembre avec dans sa valise son dernier film Mooladé.

Godefroy Macaire Chabi