Nollywood, l'industrie vidéographique du Nigeria. Ouvrage collectif sous la direction de Pierre Barrot. Paris, éd. l'Harmattan, 2005, 175 pages.

Trop cher le cinéma pour l'Afrique? Et si on passait plutôt par la vidéo pour pallier les coûts exorbitants de la réalisation sur celluloïd, de la post-production et de la diffusion en salle ?

Le Nigeria le fait déjà. En 2004, avec moins de l'équivalent du budget d'un "grand" long métrage français, il a produit 1 200 films, devenant ainsi le premier pays producteur de films au monde devant l'Inde (800) et les États-Unis (500).

Les éditions L'Harmattan viennent de publier un ouvrage collectif écrit sous la direction de Pierre Barrot venant à point nommé pour éclairer l'opinion francophone sur la formidable question de la vidéo et de ses enjeux au Nigeria. Intitulé Nollywood (sous titré Le phénomène de la vidéo au Nigeria), ce livre montre comment le plus grand pays d'Afrique se raconte et met en scène en copiant sans état d'âme et avec une énergie impressionnante le cinéma populaire.

Le livre est d'une lecture aisée : très documenté, émaillé d'anecdotes et comportant des fiches d'analyse de films significatifs, il ne prétend cependant pas à l'exhaustivité tant est vaste le champ de cette industrie informelle.

L'expérience de Nollywood (avec N pour Nigeria) constitue une forme de subversion du processus de la mondialisation à laquelle participe la collection "Images plurielles" de l'Harmattan. Dirigée par Olivier Barlet (également rédacteur en chef de la revue Africultures), cette collection essaie de contrer la menace de standardisation occidentale dans la perception de l'Afrique. Elle permet ainsi une pluralité des opinions qui privilégie à la fois la liberté des idées et la valeur documentaire des informations publiées.

Sid-Lamine Salouka