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16e édition de Black Movie, festival de films des autres mondes
critique
rédigé par Tahar Houchi
publié le 24/02/2006

Genève, du 10 au 19 février 2006


16e édition de Black Movie, festival de films des autres mondes


 


Entre ouverture au monde et ancrage en Afrique


 


 


Le Black Movie, festival de films des autres mondes qui s’est tenu à Genève, du 10 au 19 février passé, affiche de plus en plus sa volonté de s’ouvrir aux cinémas des autres monde sans pour autant renier le cinéma africain avec qui il a fait ses premières armes.


 


Pour sa seizième édition, il a un proposé un gros plan sur le cinéma du Singapour, et célébré le cinéma latino tout en restant profondément ancré dans le cinéma africain. A coté de l’hommage rendu au réalisateur Seijun Suzuki, l’une des références importantes de Tarantino, la section Ecrans noirs s’est affirmée comme l’un des plus pertinentes de la cuvée 2006.


 


Cette année, l’Afrique a été montrée à travers l’une de ces cinématographies les plus dynamiques et les plus énergiques à savoir celle de l’Afrique du Sud. Les programmateurs ont surtout voulu montrer les nouvelles tendances cinématographiques post-apartheid. Après les films tournant autour de la thématique du pardon et de la réconciliation, une nouvelle génération dessine un cinéma plus revendicatif des aspirations personnelles avec cette tendance à chercher une filiation, et le tout sur un fond de décors ou se lisent les paradoxes et les problèmes du pays comme le sida, le racisme, les traumatismes et la pauvreté.


 


Pour illustrer cette tendance, sur les 50 films visionnés, le festival a retenu une dizaine qui sont traversés par des thèmes communs, entre autres, la perte de quelque chose durant les années de l’apartheid et la forte empreinte autobiographique que portent  histoires racontées. Pour ficeler ce programme, Maria Watzlawick, responsable de la section, nous a relevé que le critère principal l’ayant guidé dans ses choix fut la cohérence thématique et esthétique.


 


Ainsi dans Born In Struggle de Rehad Dessaion on lit l’absence du père et les conséquences qui en découlent, avec Umgidi (La Cérémonie) de Sipho Singiswa on plonge dans une quête identitaire dans laquelle la tradition et la modernité s’affrontent, et avec Shouting Silent de Xolisma Sthole on revient, et ce d’une manière bouleversante, sur les ravages du sida en interrogeant les relations entres mère et filles.


 


Pour compléter ce tableau africain, le festival a alignéArlit, Deuxième Parisd’Idrissou Mora Kpai qui filme une ville en plein déclin. Après un age d’or, cette ville négérienne, autres fois prospère, est devenue un lieu ou habitent des âmes qui exhibent leurs souvenirs lointains devant la caméra, et surtout un espace de transit d’émigrants vers l’Europe.


 


Genève, Tahar HOUCHI.